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  Sommaire - DVD -  S à Z -  Slim Till Death / Sul Sun (2005)
"Slim Till Death / Sul Sun (2005)"
de Marco Mak et Wong Jing

Avec : Anthony Wong, Sheren Tang, Raymond Wong, Cherrie Ying, Wong Jing

Présenté sous une jaquette laissant supposer un thriller horrifique mâtiné de « torture porn » à la SAW, ce métrage signé Marco Mak (COLOUR OF THE TRUTH) constitue en définitive une expérience plutôt déstabilisante.
Le métrage aborde divers sujets d’actualité, à savoir l’obsession de la minceur, la starification excessive des mannequins, la télé-réalité et l’anorexie mais ne fait que survoler ces différents thèmes. La présence à la production (et à la co-réalisation) du redoutable Wong Jing laisse immédiatement supposer que l’important réside non dans une analyse fine des problématiques précitées mais bien dans le divertissant sitôt vu sitôt oublié. Pour ceux qui ne connaissent pas Wong Jing le bonhomme est considéré comme un monument du cinéma hong-kongais ayant autant de fans que de détracteurs. Toujours à l’affût du filon le plus rentable, ce producteur a œuvré dans le « film de jeu » (avec la saga GODS OF GAMBLER), les « films de viol » (la série RAPED BY AN ANGEL), les néo-pseudo-Girls With Guns putassiers, parfois réussis (NAKED KILLER, NAKED WEAPON) parfois lamentable (COP SHOP BABES), les catégoriesIII outrancières (EBOLA SYNDROME, CHINESE TORTURE CHAMBER STORY), l’érotisme (SEX AND ZEN), les films de triades pour les jeunes (YOUNG AND DANGEROUS), les adaptations d’œuvres connues (NIKY LARSON avec Jackie Chan), etc. Bref, Wong Jing adapte à sa sauce (beaucoup d’humour graveleux, du sexe, de la violence, des jeunes et belles actrices) tout ce qui marche et cette fois c’est SAW et consort qui se trouvent dans sa ligne de mire.
SLIM TILL DEATH commence donc par un générique pas mal fichu mais cliché au possible destiné à mettre le spectateur dans l’ambiance. Nous suivons rapidement les exactions d’un tueur en série aimant kidnapper de jeunes mannequins et les forcer à maigrir jusqu’à ce que mort s’ensuive. L’inspecteur est joué par Anthony Wong et le film va souvent davantage se focaliser sur la vie de ce flic, ses problèmes de couple et ses tentatives maladroites pour boucler son enquête que sur l’intrigue proprement dite. Les scènes de ménages entre Wong et sa femme sont d’ailleurs plutôt amusantes à suivre mais laissent pourtant une certaine impression de remplissage, comme si Wong Jing avait plaqué ce matériel comico-dramatique sur un scénario trop léger pour atteindre les 85 minutes. La prestation de l’excellent Anthony Wong en flic sympathique, hanté par son passé, plutôt incompétent mais soucieux de bien faire reste pourtant un des grands atouts d’un métrage sinon pas franchement intéressant.
En effet, comme souvent avec le producteur Wong Jing, l’intrigue est maigre et peu passionnante, meublée par des dialogues se voulant cocasse et des scènes de comédies plus ou moins réussies mais jamais vraiment à leur place. Plusieurs personnages inutiles ou exagérément idiot (cette mannequin adepte du « cri qui défoule » et pratiquant la boxe thaï !) viennent d’ailleurs faire leur petit numéro mais sans relever véritablement l’intérêt.
Désamorcé par un humour bien lourd, l’intrigue policière vaguement horrifique démarque donc des succès déjà assez ancien comme SEVEN mais ressemble plutôt à un téléfilm vaguement audacieux de seconde partie de soirée. La mise en scène, tout en effet clip et en éclairages étudiés, rappelle elle-aussi ce genre de productions style « Hollywood Night » (pour les nostalgiques). Une réalisation plus appliquée que vraiment travaillée et qui use d’effets déjà bien connus mais Marco Mak sauve néanmoins un peu les meubles en soignant un minimum le produit. Dommage que l’intrigue semble piétiner la majeure partie du temps de projection avant de s’accélérer brusquement dans les dix dernières minutes. L’identité du coupable et ses motivations ne sont d’ailleurs pas vraiment surprenantes mais restent un tantinet plausibles même si le métrage se montre plutôt frileux tant au niveau des scènes chocs que de l’érotisme, limité à des défilés d’anorexiques en bikini. Les amateurs d’horreur ou d’érotisme biberonnés à HOSTEL risquent donc de trouver le temps long et même de s’estimer tromper sur la marchandise, beaucoup trop « gentille » pour vraiment convaincre dans ce registre.
SLIM TILL DEATH pouvait être, au choix, un thriller angoissant et sanglant ou une comédie de mœurs centrée sur l’anorexie. Wong Jing choisit la voie intermédiaire en mêlant les deux approches mais n’aboutit malheureusement qu’à un résultat fort peu satisfaisant qui ne trouvera probablement pas son public.

Au niveau du DVD, pas de souci particuliers, les standards sont respectés : du 16/9, des pistes son VO et VF en dolby digital ou en 5.1., une dizaine de bandes-annonces et quelques bonus restreints comme des filmographies et quelques photos.

Merci au service presse de Eléphant et Elysées Editions pour nous avoir fait parvenir ce DVD.

Frédéric Pizzoferrato



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