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Avec Kristana Lokken, Michelle Rodriguez, Michael Madsen, Michael Paré, Billy Zane, Ben Kingsley, Meat Loaf, Udo Kier
FPE Vidéo
Vous connaissez Uwe Boll ? Non ? Vous ne connaissez pas votre chance. Car franchement, depuis qu’on l’a découvert avec son exécrable « House of the dead » (adaptation d’un jeu vidéo avec des zombies, archi-nul !), le gars n’a en rien amélioré son talent. Au contraire, il arrive à faire pire. Et par curiosité, on aimerait bien voir ses premiers films comme ce « Heart of america » qui serait une sorte de « Class 1999 » ou encore « Blackwoods », thriller psychologique qui donnerait des migraines à une souris selon ceux qui l’ont vu ! Hé ben, Uwe Boll est plus que prolifique, il tourne vite, vend bien ses produits sur les bases d’action non stop avec un quota de sexe et de gore, souvent avec un casting de tronches intéressantes (comme c’est le cas ici) mais pour un résultat de pire en pire. Même si lui tente de nous persuader du contraire, au point de crier haut et fort que le « style Boll existe » ! C’est c’laaaa, ouiiii, bien sûr, et c’est pour cela qu’on s’est jeté sur « Bloodrayne » (surtout pour Kristana Lokken, l’adversaire de Schwarzenegger dans « Terminator 3 », craquante comme tout à Gerardmer cette année où elle était membre du jury). Ben là, on n’est pas prêt de remettre le couvert pour son prochain, même avec Lokken à poil ! Euh, ... A la rigueur, un petit coup d’œil, au cas où, sait-on jamais, ...
En Roumanie, au 18ème siècle, Rayne (Lokken) est une belle jeune femme montrée dans un cirque comme un monstre de foire suite à la guérison phénomènale de toute blessure : un peu de sang bu, et tout redevient normal. Car Rayne est un vampire, d’une espèce particulière car elle est aussi mi-humaine : c’est un Dampyre. Et elle refuse de tuer d’innocents humains pour survivre, elle préfère s’attaquer à ses congénères vampires. Délivrée par Sébastian et Vladimir, elle découvre qu’ils appartiennent à une société secrète, Brimstone, vouée à l’éradication du vampirisme. Elle les rejoint pour les aider à éliminer le roi des vampires, qui ‘est autre que son propre père.
Comme ça, sur le papier, l’histoire est titille la curiosité : le cadre, l’époque, une héroïne partagée entre deux « familles », le vampirisme. On pense à d’autres récits voisins (« Capitaine Kronos » au cinéma, « Salomon Kane » en littérature). Et puis, dès les premières images, tout s’effondre : reconstitution du pauvre, production design anémique, Michael Madsen en chasseur de vampires qui n’y croit pas mais ne serait-ce qu’un millionième de seconde, des scènes ridicules (ils vont bouffer à une roulotte et voient que leur voisin ne montre aucun reflet dans un miroir, ils le trucident, comme ça, là, et tout le monde trouve ça normal !). Et quand arrive Kristanna, son personnage ne montre aucune ambition, aucun charisme. Au moins, Kate Beckinsale dans les « Underworld », elle existait, qu’on aime ou non les films ! Et tout le reste va être du même acabit, ringard en tous points, bête, mal foutu, filmé plus mou du genou que jamais, pathétique (la partouze du gros Meat Loaf, si c’est pas nullissime, ça !), donc rapidement insupportable. Le plus intéressant demeure alors le jeu qui consiste à reconnaitre toutes les tronches dont regorge le film, has-been & spécialistes des séries B (voir Z) confondus. C’est mince. Pour le petite histoire, corsée et qui fit les joies des magazines « people » US, Kristana Lokken rencontra Michelle Rodriguez sur le tournage et elles ne se quittèrent plus (enfin, à aujourd’hui, j’ignore si l’idylle dure toujours...). Bon. Et les bonus alors ? Un making-of qui n’en est pas un (on filme quelques actions durant le tournage) et un entretien avec Uwe Boll et deux journalistes lors d’un diner ! Ce mémorable moment nous apprend que Boll pense vraiment être un génie méconnu (à moins qu’il ne le fasse exprès, allez savoir...) et surtout, une révélation : le film qui lui a donné le « goût » du cinéma, c’est... Cherchez pas, vous ne trouverez jamais : « Les révoltés du Bounty » avec Brando ! Bon, allez, franchement, dans l’ensemble, il n’y a rien à sauver dans ce DVD, film et bonus. Et Uwe Boll fait partie de ces cinéastes dont on sait maintenant, définitivement, en voyant le nom sur un prochain film (et depuis celui-ci, il en a commis déjà quatre autres, et deux sont en post-production, et trois en pré-production ! L’horreur...), si oui (en tant que fan du bonhomme) ou non (en tant qu’allergique au bonhomme), on se jettera sur le produit.
Note film : 0/10
DVD : copie excellente, format d’origine 1.85, image 16/9ème compatible 4/3 - Bonus : 3/10 : making-of - entretien ave Uwe Boll - bande-annonce.
St. THIELLEMENT
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