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  Sommaire - DVD -  S à Z -  Un été 42 (Summer of 42) - Edition zone 2
"Un été 42 (Summer of 42) - Edition zone 2 "
de Robert Mulligan
 

Avec Jennifer O’Neill, Gary Grimes, Jerry Houser.
Aquarelle Vidéo

Un classique de chez classique, un des mètres étalons du film romanesque, love-story par excellence, doublé d’une petite réflexion sur la perte d’une période, en l’occurrence ici l’adolescence, « Un été 42 » n’était encore jamais sorti en DVD chez nous. En zone 1, si, chez Warner, et c’est un indépendant qui nous en régale chez nous, le même qui a sorti « L’ange de la vengeance », « Klute » et dans les tous derniers, « Looker ». Que du Warner tout ça. Bizarre, enfin bon, peu importe, le résultat est là, « Un été 42 » est enfin disponible en zone 2.
Sur la côte atlantique des USA, en 1942, Hermie passe ses vacances sur l’île de Nantucket. Avec deux copains, ils flânent sur la plage, draguent les filles, passent le temps. Un jour, Hermie aperçoit une femme dont la beauté le subjugue, Dorothy. Son mari vient de partir à la guerre. Seule, Dorothy demande à Hermie de l’aider de temps en temps pour de menus travaux. Ce dernier en tombe amoureux. Les circonstances feront qu’il vivra durant cet été 42 une intense mais brêve liaison avec Dorothy dont il n’entendra plus jamais parler par la suite...
« Chacun dans sa vie a connu un été 42... » dit l’annonce. Ouais, quelque part, au moins dans le fantasme. Signé Robert Mulligan, excellent cinéaste à qui on doit des œuvres comme « Du silence et des ombres », « L’autre » (chef-d’œuvre du fantastique, qui vient de sortir en DVD chez nous, à ne rater sous aucun prétexte !) et dont le dernier film date de 1991 (non, il est vivant mais il a pris sa retraite), « Un été en Louisiane » qui permit de découvrir dans son premier rôle une jeune inconnue prénommée Reese Witherspoon (sa venue à Deauville, elle toute timide, je m’en souviens encore...), « Un été 42 » possède ce charme qui fait que, même en le trouvant cul-cul la praline, fleur-bleue au possible, on n’y résiste pas. Tourné sur la côte Ouest des USA (et non à l’Est comme le veut l’histoire) à Mendocino (site superbe situé au nord de la Californie où y fut tourné « Réincarnations », « Cujo », « Hurlements » pour ne citer que ceux qui rentrent dans notre genre préféré...), il est adapté d’un roman en partie autobiographique. Et là où il aurait été aisé de sombrer dans la mièvrerie la plus totale, Mulligan s’empare de l’histoire, joue avec les codes du genre (les flirts, les fantasmes, les amitiés , ...), trouve en Jennifer O’Neill une Dorothy épanouie qui fera de Hermie le début d’un homme, utilise au maximum les magnifiques propriétés de la lumière de son site de tournage, demande à Michel Legrand une partition mondialement célèbre, et emballe le tout avec une intelligence qui fait d’un petit film romantique un classique qui se revoit toujours avec plaisir tant il est soigné sur tous les plans. On est ému parce qu’il ne peut en être autrement, c’est la force des meilleures love-stories, celles dont on sait qu’obligatoirement, elles finissent mal. Comme le dit l’annonce, si « chacun dans sa vie a connu un été 42 », c’est dans le contexte, dans un souvenir, un fantasme, et c’est tout à fait à quoi ressemble le film de Robert Mulligan. Malheureusement, aucun bonus ne revient sur le film, mais alors vraiment rien. Hermie fut le premier film de Gary Grimes, adolescent qui tourna par la suite dans quelques westerns avant d’éteindre sa carrière à la télévision pour disparaitre complètement par la suite. On revit Jennifer O’Neill dans « L’emmurée vivante » de Lucio Fulci, dans une série TV bien naze, « Cover up » et dans beaucoup de séries B voir Z. un petit retour sur le film eut été une bonne idée, il n’en est rien. Quant à Mulligan, il se repose. Il l’a bien mérité, ses films sont bien plus importants avec le temps qu’on ne le pensait. Quant à cette édition DVD, la copie n’est pas des plus magnifiques, certains passages étant carrément bien sombres et ternes. Ajouté à l’absence totale de bonus, son seul intérêt vient de ce qu’il représente, un classique qu’on se matera encore un soir, où la mélancolie est là, où on est tout chose, où on appréciera de voir comment un vrai cinéaste peut transformer une petite bluette d’adolescent en un grand classique du film romantique. Et pour mémoire, un classique n’est pas un chef-d’œuvre, mais « Un été 42 » est bel et bien un classique.

Note film : 8/10
DVD : copie moyenne, format d’origine 1.78, image 16/9ème compatible 4/3 - Bonus : 0/10 : nada total, rien de rien.
Stéphane Thiellement



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