SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Des centaines de chroniques livres
Sfmag No124
118

20
s
e
p
t
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Pour voir le programme du No en cours cliquez sur l'image
  Sommaire - Films -  G - L -  Les Chroniques de Spiderwick (Chronicles Of Spiderwick)
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"Les Chroniques de Spiderwick (Chronicles Of Spiderwick) " de Mark Waters

 

Scénario : Karey Kirkpatrick, David Berenbaum & John Sayles
Avec : Freddie Highmore, Mary-Louise Fletcher, Sarah Bolger, David Strathairn.
Distribué par Paramount Pictures France.
96 mn.
Sortie le 16 Avril 2008.
Note : 9/10.

Depuis le monumental succès de la trilogie du « Seigneur des anneaux » (plus de deux milliards et demi de recettes mondiales à eux trois quand même, dont la seconde plus grosse après « Titanic » pour « Le retour du roi », ce qui n’a pas empêché New Line de plonger récemment...), le cinéma s’est emparé du merveilleux avec des résultats plus ou moins bons : « Le monde de Narnia », « Le secret de Terabithia », « La boussole d’Or » (le film qui coula New Line, et qui du coup, ne verra peut-être jamais de suite...). Prochainement, il y aura « Le monde de Narnia : Le Prince Caspian », plus ou moins attendu... Et au milieu de tout ça, il arrive que se glisse un petit outsider qui, cahin-caha, fait son chemin, parce qu’il est différent, tout en étant merveilleux, sombre, drôle, et surtout moins ambitieux dans la démesure, ce qui change un peu. Tout cela se retrouve dans ces « Chroniques de Spiderwick » dont le graphisme du titre donne déjà un petit goût de ce qu’on va découvrir...
Quittant New-York avec ses deux jumeaux Jared et Simon et leur sœur Mallory, Helen vient habiter l’ancien manoir de son grand-oncle, Arthur Spiderwick. Jared accepte mal cette nouvelle situation et la séparation de ses parents. Très vite, il s’isole et part découvrir les secrets de la demeure, comme cette pièce secrète où Spiderwick relatait ses expériences. Jared rencontre un farfadet qui lui révèle que tout autour de la maison, réside un univers merveilleux qu’Arthur Spiderwick avait réussi à intégrer. Tout est conservé dans un guide qu’il garde depuis la disparition de cet éminent naturaliste explorateur. Ce guide ne doit pas être ouvert car il réveillerait un ogre maléfique, Mulgarath, qui ne songe qu’à s’en emparer pour devenir le maître de notre monde. Mais bien entendu, Jared est d’abord un enfant que la curiosité va pousser à commettre le pire : l’ouverture du guide et l’attaque des trolls et autres monstres œuvrant pour les noirs desseins de Mulgarath.
Sérieusement, il commence à y avoir une certaine lassitude pour ces films peuplés de mondes merveilleux et de créatures fantastiques situés de l’autre côté d’une porte de placard. Et pourtant, on est surpris voir même enchanté par « Les chroniques de Spiderwick ». Pourquoi ? Déjà, l’ambiance est beaucoup plus sombre, gothique et limite terrifiante que d’habitude. Ensuite, tout cela se situe là, juste à côté, dans ce qui nous entoure et avec lequel nous vivons au quotidien : des fleurs, des bois, un grenier. Des petits éléments plus « modestes » qui changent de ces royaumes démesurés. L’époque aussi est différente : Jared et sa famille viennent du New-York d’aujourd’hui, habitent dans un manoir du début du 20ème siècle et lutins, trolls, ogres et compagnie sont toujours là. Si on devait rapprocher le merveilleux des « Chroniques de Spiderwick » d’une autre histoire ou film, ce serait de « Photographing fairies » (« Forever » en vf, titre bien con, tiens...), inspiré par ce qui défraya l’Angleterre il y a plus d’un siècle où un brave père de famille avait photographié ses filles jouant avec des fées. Des photos ultra connus, qui furent validées en leur temps par Sir Arthur Conan Doyle lui-même avant que la supercherie ne soit dévoilée (et Doyle ne le reconnut jamais, soutenant l’existence de fées... Têtu, le Sir). Après, on y croit ou non. Mais dans l’esprit, « Les chroniques de Spiderwick » se rapprocherait de cette petite « légende », aidé il est vrai par son look british, son merveilleux se nichant dans les fleurs du jardin ou les feuilles des arbres, et ses créatures aux airs de déjà connues, et sa relation avec l’enfance à la manière d’un « Peter pan »... On pouvait craindre le pire en sachant que Mark Waters, le réalisateur d’œuvres aussi impérissables que « Freaky Friday », « Lolita malgré elle » (et encore, ces deux là, ça va...) et surtout l’exécrable « Et si c’était vrai... » (d’après le roman de l’autre, là, le pseudo grand écrivain Marc Lévy) était derrière la caméra, qui voyait Freddie Highmore, l’insupportable gamin de « Charlie et la chocolaterie » et de « Arthur et les minimoys », revenir dans deux rôles (les jumeaux), de tout cela il n’en est rien. Avec « Les chroniques de Spiderwick », Mark Waters signe son meilleur film et prouve que le domaine lui sied bien (à l’inverse d’un Chris Weitz pour « La boussole d’or » par exemple...), et Freddie Highmore surprend par une qualité de jeu qu’on ne lui connaissait pas. La seule autre surprise de taille est Nick Nolte qu’on ne voit que le temps de trois ou quatre répliques dans le rôle de Mulgarath. Mais bien entendu, « Les chroniques de Spiderwick » ne serait pas ce qu’il est, malgré ses qualités déjà citées, sans des effets spéciaux certes moins impressionnants que ceux d’autres films merveilleux plus ambitieux, mais plus à l’échelle de cette histoire différente, magique et qui en moins de deux heures, vous emmène dans un monde merveilleux situé juste sous nos yeux et qui donne l’envie folle après la dernière image, de se replonger dans ce voyage au travers des romans et autres livres consacrés à cet univers qui commencent à pulluler dans les magasins. Pour l’instant, ne réfléchissez pas trop, allez juste voir « Les chroniques de Spiderwick », vous verrez, vous en ressortirez enchantés, si, si.

St. THIELLEMENT



Retour au sommaire