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  Sommaire - DVD -  A - F -  CELLO
"CELLO "
de Woo-cheol Lee
 

Avec Hyeon-a Seong -
Ho-bin Jeong -
Da-an Park -
Jin Woo -
Na-woon Kim

Année 2005

La violoncelliste Mi-Ju a mis sa carrière entre parenthèse pour s’occuper de sa fille, laquelle s’exprime peu et semble perdue dans son monde. Mais la fillette commence à jouer du violoncelle elle aussi, avec un certain don. Parallèlement, d’étranges événements surviennent dans la vie de Mi-Ju : une de ses anciennes élèves la pourchasse inlassablement tandis que les souvenirs d’un accident, dans laquelle une rivale a trouvé la mort, viennent la hanter.

CELLO est un des derniers avatars de la vague horrifique coréenne sortie durant l’été 2005 au pays du matin calme. De cette vague nous connaissons déjà THE WIG et RED SHOES, tous deux édités en DVD, et CELLO vient donc les rejoindre sans démériter mais sans soulever non plus un enthousiasme démesuré. <BR
Le principal problème de CELLO réside dans son scénario déjà vu bien trop souvent et qui peine à maintenir l’attention au-delà des trois premiers quarts d’heures. A ce moment, en effet, le spectateur a déjà en main pratiquement tous les éléments et la suite du métrage va se contenter de redites et répétitions pour aboutir à la courte durée réglementaire. Car CELLO, en dépit de ses petites 85 minutes, semble bien long même si l’essentiel des éléments d’horreur va se concentrer dans le troisième acte qui réussit le paradoxe d’être à la fois plus secouant (enfin quelques frissons !) et le plus frustrant (tout ça sent le réchauffé !).
L’intrigue, en apparence assez simple, emprunte pourtant quelques voies parallèles qui ne mènent nulle part et ne servent malheureusement qu’à embrouiller une narration souvent confuse. Les séquences sont en effet agencées de manière non linéaire, un procédé typique du cinéma de genre coréen (fort bien exploité dans MEMENTO MORI ou DEUX SŒURS par exemple) et demandent au spectateur un certain effort pour "remettre les choses dans le bon ordre". Mais le rythme très lent n’aide pas à garder intacte sa concentration et il faut bien reconnaître que peu d’événements vont se dérouler durant les deux premiers tiers du métrage. Certaines pistes sont en outre inexploitées et ne seront jamais explicitées. Le cinéaste met ainsi laborieusement en place une histoire de vengeance exercée par une élève recalée qui, en définitive, n’apporte rien à CELLO.
Mais si le film est loin d’être une réussite, signalons néanmoins quelques points positifs. L’un d’eux reste le choix d’une partition classique fort appropriée dont les mouvements et ponctuations s’accordent aux désarrois de l’héroïne. La bande sonore participe ici pleinement à l’évolution de l’intrigue et a sans doute été choisie avec soin, ce qui pour un métrage évoquant autant la musique et son univers, était essentiel.
L’interprétation reste correcte, pour sa part, mais seule l’actrice principale (Hyeon-a Seong) a un rôle véritablement intéressant. Sa performance demeure d’ailleurs la plus convaincante et, dans un métrage à ce point axé sur la psychologie, Hyeon-a Seong parvient à insuffler un peu de vie au scénario, assez mal entourée par une galerie de personnages secondaires quelconques, trop stéréotypés et peu développés.
La mise en scène s’avère, elle, classique et CELLO gâche son potentiel horrifique en optant pour une approche très banale des scènes chocs, ici complètement désamorcées.
En ce qui concerne la photographie, elle est plutôt soignée et la cinématographie, souvent attrayante, même si elle ne compense pas les faiblesses du métrage l’aide néanmoins à sortir un minimum du lot, visuellement parlant. En dépit d’un budget restreint et d’un certain manque d’ambitions, CELLE ne verse donc pas dans la basse moyenne des productions horrifiques destinées directement au marché du DVD.
Le réalisateur, lui, évite donc toute séquence susceptible de heurter le public et oublie même de le faire sursauter un minimum, ce qui, pour une œuvre censément angoissante, se révèle préjudiciable. Certes, le metteur en scène désire probablement créer une atmosphère plutôt que de secouer le public avec des effets faciles mais cette louable intention n’excuse pas le manque de nerfs d’un titre qui ne parviendra jamais à se montrer réellement original ou passionnant. Seule les dernières minutes tenteront sans beaucoup de conviction le jeu du véritable film d’horreur mais la banalité des révélations atténuera fortement la réussite de cette conclusion. A ce propos, la fin ouverte, pas trop mal, reste cependant prévisible et utilise un cliché usé jusqu’à la corde dans le fantastique.
En conclusion, CELLO se suit sans déplaisir mais ne parvient pas vraiment à passionner. Trop prévisible, pas assez effrayant, cette production coréenne se hisse de justesse au-dessus de la moyenne mais ne restera sans doute pas dans les mémoires.

Un grand merci à GCTHV et à Bastian Meiresonne pour l’envoi de ce film !

Frédéric Pizzoferrato



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