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  Sommaire - Films -  G - L -  Jumper
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"Jumper " de Doug Liman

 

Scénario : David S. Goyer, Jim Uhls, Simon Kinberg
Avec : Hayden Christensen, Samuel L. Jackson, Jamie Bell, Diane Lane, Rachel Bilson.
Distribué par 20th Century Fox.
95 mn.
Sortie le 20 Février 2008.
Note : 6/10.

Le nouveau film de Doug Liman. Un réalisateur qui a une très bonne côte auprès de certains depuis son premier film, « Go » (pas sensationnel non plus, hein, mais bon, chacun ses goûts...) et qui passa à la vitesse supérieure en signant « La mémoire dans la peau » qui amorça la franchise Jason Bourne, puis le complètement barré « Mr & Mrs Smith » avec le couple Pitt-Jolie. A chaque fois, on entend aussi des rumeurs comme quoi il aurait eu plein de problèmes sur ses tournages, qu’il n’aurait pas eu le contrôle total du film. Ce qui lui vaut là-encore l’appui de ses fans. Autre rumeur : sur le tournage de « La mémoire dans la peau », il était plus que dépassé par les évènements... Qui croire ? Toujours est-il qu’arrive aujourd’hui son petit dernier, adapté d’un jeu vidéo, un film ludique par excellence mais dont on sent complètement les ellipses et les coupes sévères qui au final en font un nouvel exemple de long-métrage concrétisé dans l’urgence, réécrit, remonté, pour aboutir à une sorte d’hybride cinématographique. Pas désagréable cependant, mais dont on devine au hasard de quelques scènes qu’il aurait pu être bien mieux.
David Rice était un adolescent plutôt discret, voir timide, qui supportait les brimades des crétins de son lycée jusqu’au jour où il découvrit qu’il possédait un extraordinaire pouvoir : il lui suffit de souhaiter se trouver en un lieu pour qu’en moins d’une seconde il s’y retrouve. Il est un Jumper. Après avoir profité de ce « talent » pour se servir dans les coffres des banques, David quitte son foyer et construit sa nouvelle vie. Quelques années plus tard, il rencontre Griffin, un autre Jumper, qui lui confirme un doute qu’il avait depuis peu : il est poursuivi par des hommes se faisant appeler les Paladins, chargés d’éradiquer de la surface du globe tous les Jumpers et ce depuis plusieurs siècles. Pour David, son quotidien va alors devenir un combat perpétuel pour rester en vie. Et pour l’aider, il va aller retrouver son amour de jeunesse et bondir avec elle aux quatre coins du globe...
Beaucoup de possibilités avec un tel pitch, au point que ce « Jumper » est sensé être le premier volet d’une trilogie. Tout le début du film, avec un David adolescent et étudiant mal dans sa peau, découvrant son pouvoir, constitue le meilleur du film et pourtant il ne dure qu’une petite dizaine de minutes. Mais en ces quelques idées, le film best lancé, et l’acteur qui joue David jeune est plus que convainquant. Ce qui n’est pas le cas du David devenu Jumper professionnel, remplacé par le falot Hayden Christensen, alias Luke Skywalker jeune. Oui, tout de suite, on comprend (surtout qu’à côté, on a Jamie Bell en Griffin, et là, c’est une autre pointure !)... Mais si ce détail n’était que la seule faiblesse du film, « Jumper » serait alors l’excellent film d’aventures et de science-fiction ludique qu’il devrait être. Sauf qu’on sent tant de fois des coupes franches dans le scénario (Griffin et David se retrouvent à Bangkok sans raison, David retrouve sa mère « comme ça », le passé des Paladins est plus que nébuleux, etc.) qui gênent parfois énormément l’adhésion finale au film de Doug Liman. Lequel se sort paradoxalement plutôt très bien de l’ensemble de ses séquences plus délirantes les unes que les autres, ce qui se révèle profitable au final au film dans l’état actuel des choses. Et voilà le sentiment général qui se dégage de « Jumper » : un excellent divertissement complètement fou, ludique à fond, étrange, drôle, quelque part passionnant, mais qui, par ce traitement haché, se retrouve diminué de l’excellent potentiel dont il disposait. Mais même ainsi, « Jumper » demeure séduisant, de par son ton peut-être, et mérite plus de curiosité et de succès qu’un blockbuster constipé tournant autour de la recherche d’un « livre de secrets », par exemple. Si avec une telle comparaison, vous doutez encore des qualités restantes à « Jumper »...

St. THIELLEMENT



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