– Tandis qu’il se dirigeait vers la chaise, Singleton s’exclama dans son dos :
– Bon dieu, où est-ce que tu as chopé toutes ces cicatrices ?
– A la guerre.
C’était une erreur, une faiblesse. Il n’aurait jamais dû répondre.
– A la guerre ? Ben voyons ! Et dans quelle armée, s’il te plaît ?
Rambo faillit le tuer sur-le-champ
Le sheriff Teasle intercepte un étranger à sa ville. Comme il a les cheveux longs ce doit être un hippie et donc un fauteur de troubles. Il le présente donc devant le juge. Comme l’accusé n’a pas la somme de dix dollards sur lui il est selon la loi inculpé pour vagabondage. La sentence est de cinq jours de prison ou de cinquante dollards d’amende. C’est alors que l’accusé fait remarquer que comme il n’a pas dix dollards en poche il ne peut régler une amende de cinquante dollards. Une telle attitude entraine une modification du jugement. Ce sera trente jours de prison ou deux cents dollards. Comme il répète qu’il n’a pas dix dollards ce sera trente-cinq jours. L’inconnu aux cheveux longs qui n’a pas daigné dire son nom est donc incarcéré. Mais avant il est nécessaire de couper ses cheveux. L’inconnu n’a rien dit quand les adjoints du sheriff se sont moqués de lui. Il n’a pas protesté quand ils l’ont déshabillé...Ils ont approché une lame de sa tête. La torture au poignard dans le camp de prisonniers vietnamien a laissé des traces dans sa chair et dans son esprit. Il a averti ces Américains de ne pas l’approcher avec ce rasoir. Ils ne l’ont pas pris au sérieux...John Rambo s’est échappé.
Les adjoints du sheriff et la garde nationale ne peuvent rien face à cet ancien Béret vert qui n’hésite pas à tuer pour sauver sa liberté et sa vie.
Il s’agit d’une des nombreuses divergences avec le film. On notera entre autres la description physique : le sheriff Teasle surnomme Rambo "petit".
La plus notable concerne l’intrusion du surnaturel. Affaibli par ses blessures et la fatigue, bourré de cachets, le sheriff Teasle a un rêve prophétique où il se projette dans le corps de celui qu’il traque, ce qui lui permet de localiser Rambo en voyant par ses yeux l’endroit où il se trouve.
N’oublions pas le personnage de Trautman. Non pas le colonel Trautman, mais le capitaine Trautman : un homme encore jeune, donc exit la figure paternelle. D’ailleurs il ne s’est pas déplacé pour sauver Rambo mais pour le tuer. De Rambo ou de son supérieur, un seul peut survivre...enfin cela c’était dans la première édition. Quant le film est sorti la fin a été légèrement modifiée dans les éditions suivantes pour être en conformité avec la fin hollywoodienne.
De ce fait si le film de Ted Kotcheff a suivi la narration du roman, ce dernier est dur, violent, sanglant.
Damien Dhondt
David Morrell _ Rambo _ "First Blood", 1972 _ Traduction Eric Diacon _ Belfond, 1983 _ Inédit, grand format, 222 p. 79 françs
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