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  Sommaire - Films -  A - F -  Cloverfield
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"Cloverfield " de Matt Reeves

 

Scénario : Drew Goddard
Avec : Michael Stahl-David, Mike Vogel, Lizzy Caplan, Jessica Lucas.
Distribué par Paramount Pictures France.
85 mn.
Sortie le 6 Février 2009.
Note : 4/10.

Le film de ce début d’année qu’on voulait évènementiel se transforma bien vite en une sorte de pétard mouillé. Quand on sait que J. J. Abrams en est le producteur, ça ne surprend guère (« Lost », série géniale ? Allons, soyons sérieux un peu !...). En fait, « Cloverfield » est construit sur le principe du vrai-faux documentaire, à savoir qu’on nous fait croire qu’on a retrouvé un film témoin d’un évènement dramatique. On a eu droit à ça dans les années 80 avec les délires transalpins de Ruggero Deodato dans la cannibalisme gore, que suivirent les copieurs du moment, Umberto Lenzi et Bruno Mattei. A l’époque, un choc pour certains, du Z tout moche pour d’autres, aujourd’hui, c’est le Z qui remporte le match, difficilement regardable tant le produit est médiocre si ce n’est pire. En 1999, on découvre « The Blair Witch project », où l’histoire de trois jeunes disparus dans une forêt du Maryland, dont on retrouve seulement leur cassette vidéo, et qui semblent avoir été victime d’une malédiction ancestrale. Bon, plutôt pas mal foutu, les dernières images sont assez flippantes, et surtout, une mise de 60.000 dollars pour des recettes mondiales de 248 millions de dollars : je vous laisse faire le calcul des profits, à ce jour, il est toujours champion ! Curieusement, peu d’ersatz suivirent. Et voici qu’aujourd’hui tombe donc « Cloverfield », pop-corn movie par excellence qui tente de renouveler le genre. Sauf que scénario et réalisation manquent de maîtrise et qu’au bout du compte, ce grand film fantastique se révèle n’être qu’une toute petite série B.
En plein New-York, cinq jeunes tentent de survivre à l’attaque d’un monstre démesuré attaquant la ville. L’un d’eux à une caméra vidéo, c’est son témoignage qui va raconter l’horreur de cette nuit d’enfer...
Rapide, hein ? Et pourtant, tout est là. Après une (très) longue exposition des personnages, on rentre enfin dans le vif du sujet avec l’attaque de la grosse bêbête, sortie tout droit d’une nouvelle de Lovecraft. Tout cela serait bien flippant si au travers de cette narration vue par le biais d’une petite vidéo HD, la logique de la situation était respectée. Je m’explique : en voulant faire réaliste, le réalisateur en oublie le point de vue du caméraman, et bien des plans de la caméra vidéo sonnent faux. Vous vous sauvez d’un building, vous apercevez le monstre par la fenêtre, vous le regardez ou le filmez pendant quelques secondes, c’est obligatoire. Ici, non. Un détail parmi d’autres qui nuisent à un film qui se suit certes sans déplaisir, mais pas avec un intérêt majeur non plus. La bestiole est pourtant impressionnante, jolie, les effets spéciaux décoiffent vraiment, rien n’y fait, on reste en dehors du film. A noter de bien regarder le plan final avec les deux tourtereaux en haut d’une roue (le manège) et de bien regarder ce qu’on voit derrière eux. Ce sera une des réponses à cette histoire autrement plutôt bien sympathique qu’un « Godzilla » par exemple, mais qui n’en reste pas moins ratée de par cette réalisation mineure. Curieusement, le film faisait l’ouverture de Gerardmer et trois films utilisaient ce principe : « Cloverfield », « Diary of the dead » à la réputation catastrophique alors qu’en réalité, c’est plutôt pas mal, et « Rec » de Jaume Balaguero et Paco Plaza : c’est eux les meilleurs, leur film est un grand moment de peurs terrifiantes et surtout, surtout, ils savent réaliser. Matt Reeves devrait en prendre de la graine.

St. THIELLEMENT



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