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Le soleil avait presque rejoint la ligne désespérément plate de l’horizon et sur l’immense disque orange vibrant de tous ses feux, se détachait la silhouette d’un guerrier fantastique. On aurait dit Ruah, le dieu de la guerre, chevauchant à la crête des dunes.
Derrière lui, suivait l’armée d’élite des Sem. La tête de léopard se détachait en noir sur le disque de flammes, regardant à ses pieds le champ de bataille se transformer peu à peu en carnage.
Fuyant les troupes de l’armée mongole Rémus et Linda les deux jumeaux héritiers royaume de Paroh, ainsi que leurs alliés inattendus Isht Van le Mercenaire et Guin le guerrier amnésique à tête de léopard, n’ont eu d’autre recours que de pénétrer dans Nociphère. Ce territoire habité par le peuple simiesque des Sems est également peuplé de créatures monstrueuses.
Il leur faut se frayer un chemin alors que chaque pas peut conduire à la mort. Au moins leurs ennemis ne les suivront pas. Erreur !
L’armée ennemie a traversé le fleuve à leur suite. Les recherchent ils ou bien ont-ils un autre objectif ? Qu’importe. Les fugitifs ont beau s’être alliés à certaines tribus Sem ceux-ci sont moins nombreux et moins puissants que la redoutable troupe de cavaliers. Mais le plus dangereux des combattants pour tous les protagonistes est le territoire de Nociphère lui-même qui s’en prend à chacun.
Cette saga donne une impression étrange. On ne détecte pas de style, pas de fureur à la Robert E. Howard, ni de sophistication inquiétante à la Michael Moorcock, rien, l’histoire existe tout simplement. D’autre part il semble qu’il y ait des erreurs de traduction. Si les arcs des Sem ont pour projectiles des flèches empoisonnés, ceux de l’armée mongole tirent des...boulets.
Damien Dhondt
Kaoru Kurimoto _ Guin Saga, tome 3 : La bataille de Nociphère _ Traduction : Dominique Lavigne-Kurihara, Illustration : Miguel Coimbra _ Fleuve Noir, collection Fantasy (mars 2007) _ Inédit, moyen format, 250 pages, 9 euros