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  Sommaire - Films -  A - F -  30 jours de nuit (30 days of night)
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"30 jours de nuit (30 days of night) " de David Slade

 

Scén. : Steve Niles, Stuart Beattie & Brian Nelson
Avec : Josh Hartnett, Melissa George, Danny Huston, Ben Forster.
Distribué par SND
105 mn
Sortie le 9 Janvier 2008
8/10

Peut-on encore faire du neuf avec du vieux ? Oui, la littérature le prouve, le cinéma aussi. Et parfois, la réunion de deux arts tels que la bande dessinée et justement le cinéma aboutissent à une œuvre comme « 30 jours de nuit ». A la base, un roman graphique, comprenez une BD sur un ou deux tomes comme « From hell » par exemple. Dans le cas présent, une résurrection du vampirisme assez originale puisqu’elle voit une petite ville à l’extrême nord de l’Alaska, qui se dépeuple une fois par an suite à une période de trente jours de nuit (ce qui doit être traumatisant, tout comme l’inverse : j’ai testé des journées de 22 heures de jours, c’est crevant ! on cherche le noir pour dormir !). le sherif local est soudain confronté à une série d’étranges évènements qui ensanglantent sa bourgade. Et quand enfin il découvre les responsables, c’est une vérité des plus abominables : un gang de vampires a décidé de se rassasier des derniers habitants. D’où viennent-ils, qui sont-ils, n’a que peu d’importance. Le plus dur est de réussir à survivre jusqu’au prochain lever de soleil dans trente jours.
A quelques détails près, le film suit l’intrigue du roman. La hiérarchie des vampires est un peu revue mais dans l’ensemble, on est enterre de connaissance. Maintenant, pour son second film après le réussi « Hard candy » (version perverse et malsaine du « Petit chaperon rouge »...), David Slade ne signe pas non plus un bijou du fantastique aussi puissant qu’un « Near dark » en son temps dans l’art et la manière de réveiller les vampires au cinéma. On va donc commencer par les menus défauts : la chronologie n’est pas des plus maitrisées quand au défilement des trente jours. Ensuite, certaines séquences d’action sont filmées à la mode du temps, à savoir avec une fébrilité « parkinsonienne » plus agaçante que performante. Pourquoi user et abuser de ce principe ? Pour démontrer la sauvagerie de ces créatures de nuit ? Alors, il faut revoir « Blade 2 » aux séquences d’action magnifiquement chorégraphiées pour un résultat aussi sauvage... Enfin, dernier petit bémol, l’excès des grimaces de certains des vampires, absolument pas nécessaire vu leur look et la répugnance qu’ils suscitent. Voilà. Mais à côté de ça, bon sang, ça fait du bien de voir un tel film, certains plans sont superbes (le survol de la ville attaquée par les vampires), la claustrophobie du lieu est bien gérée, et David Slade confirme ses qualités découvertes dans « Hard candy » : personnages bien ciblés, éclairs soudains de violence bien gores (dont une décapitation incroyable, sauvage et barbare !), sens de l’intensité à fleur de peau, aux limites du supportable. Et justement, d’un film dont on connaissait le roman graphique, d’un cinéaste dont on avait apprécié le précédent (et premier) film, on souhaitait voir un choc, un nouveau « Near dark ». Il est difficile dans ces cas-là de passer outre des défauts qui s’imposent plus par rapport à ce qu’on attendait. Alors oui, « 30 jours de nuit » n’est pas parfait mais même ainsi, il demeure quand même un des meilleurs films de vampires du genre. Mais on ne pourra s’empêcher d’être frustré de sentir qu’on est passé « à ça » du petit chef-d’œuvre...

St. THIELLEMENT

Une autre chronique de ce film ainsi que les interviews de David Slade, Josh Hartnett, Melissa George et Steve Niles sont disponibles dans le sfmag No 55 en vente en kiosques du 20 février au 20 avril 2008.



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