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Sommaire - Interviews -  Je suis une légende (scénariste, réalisateur, acteur...)


"Je suis une légende (scénariste, réalisateur, acteur...)" de Stéphane Thiellement


Conférence de presse de Francis Lawrence (réalisateur), Akiva Goldsman (scénariste) & Will Smith (acteur & co-producteur)

Troisième, et meilleure, adaptation du roman de Richard Matheson, « Je suis une légende » est le succès de cette fin d’année, amplement justifié. Venus à Paris pour la promotion, les trois principaux « acteurs » de cette réussite ont répondu à quelques questions, même à celles suscitées par la polémique de la fin du film. Bien entendu, la star fut Will Smith qui tout en laissant la parole à ses collègues, assura tout de même à 100% ses réponses ! Quand le « one Smith show » est en marche, rien ne l’arrête !

« Je suis une légende » est un projet qui traîne depuis pas mal d’années, auquel furent liés des noms tels que Ridley Scott et Arnold Schwarzenegger ; pourquoi a-t-il fallu tant de temps pour le voir enfin aboutir ?

Akiva Goldsman : La raison est assez simple : c’est une petite histoire qui à l’écran se doit d’être énorme. Si vous voulez, quand vous lisez le roman, ce n’est pas un pavé énorme, mais par contre, tout ce que cela suppose à voir, nécessite une énorme production à mettre en place, et un scénario qui tienne compte de cela. Et croyez-le, l’équilibre est très difficile à trouver. En plus, c’est une nouvelle adaptation, donc on ne peut rester sur certaines mêmes idées que le roman. Les vampires étaient un élément qui marchait encore il y a trente ans, à l’époque du second film avec Charlton Heston, aujourd’hui, tout en gardant l’idée de « monstres », on se rapproche plus de quelque chose de réaliste, de mutants liés à la dégénérescence du vaccin.

La fin du film lance un message très porté sur la religion. De plus, une autre fin avait été tournée. Que pensez-vous de ce message religieux, et que pouvez-vous nous dire de cette fin alternative.

Will Smith : Je ne le conçois pas aussi religieusement que vous. Justement, ce qui m’a aussi interpellé dans le scénario, c’était ce concept très actuel où la science et la religion en arrivent à se compléter quand il n’y a plus de réponse. Mon personnage, Robert Neville, ne croit plus en Dieu mais il croit encore en cette science qui est son métier. Alors, pour moi, chacun y verra ce qu’il veut : les religieux y verront plus Dieu, d’autres y verront simplement un espoir pour l’humanité au travers des recherches scientifiques de Neville.

Francis Lawrence : Concernant cette autre fin, effectivement, elle existe. Je ne vous en dirai pas plus aujourd’hui, elle sera certainement sur les bonus du DVD. Tout ce que je peux confirmer, c’est qu’elle ne nous satisfaisait pas. Et il n’y en a eu qu’une autre de tournée, celle que vous avez vue dans le film.

Le défi d’un tel rôle, c’est d’être quand même quasiment le seul et unique personnage humain pendant quasiment tout le film. Comment avez-vous construit votre personnage, qu’en avez-vous retiré, quelles furent les difficultés éventuelles à tourner face à des « monstres », et enfin, si cela vous arrivait, quelle serait la chose qui vous manquerait le plus ?

Will Smith : La chose qui me manquerait le plus ? Le sexe ! (Rires). Non, les miens, les gens, le contact, tout ça me manquerait comme dans le film. Autrement, pour comprendre et jouer Robert Neville, je me suis entretenu avec des prisonniers, avec des gesn qui avaient vécu une longue période d’isolement, et ils m’ont souvent donné une réponse similaire : on donne vie à n’importe quoi. L’esprit a besoin d’une connexion avec quelque chose, quelqu’un, sinon c’est la chute progressive vers la folie. Sam, mon chien dans le film, c’est mon enfant, les mannequins, mes amis. En plus, jouer dans un New-York dévasté renforce encore plus ces prises de conscience. Même si, parfois, en vrai, c’était dur de croire que j’étais seul au monde quand, à cause du fait d’avoir bloqué des rues, certains étaient excédés et j’entendais parfois crier : « Fuck you, Will ! » (Rires).

Si vous étiez à la place de Neville, réagiriez-vous pareillement, êtes-vous proche de sa personnalité ?

Will Smith : Vous savez, vu ce qu’il traverse, ce qui le fait vivre, c’est de vouloir espérer trouver un remède. Il puise son énergie dans sa culpabilité à avoir aidé à la création du vaccin initial. Moi, ce qui me pousse vers l’avant, c’est un espoir continuel. C’est ça qui m’aide à me lever le matin.

Pourquoi cette construction en plusieurs actes du film quant aux raisons qui ont mené l’humanité à ce qu’elle est devenue ?

Akiva Goldsman : Cette structure est empruntée au roman. En plus, les gens n’ont pas besoin qu’on leur dise tout. Ils aiment comprendre par eux-mêmes, deviner, d’où ces quelques flashs-back qui expliquent tout.

Comment réagissiez-vous quand vous vous retrouviez face à ces monstres ?

Will Smith : Ces monstres, .ils ont été créés en post-production sur des acteurs qui eux jouaient habillés d’un collant vert. Ce qui en soi, si vous imaginez un peu le look, prête plus à rire : vous vous retournez et là, des types habillés en collants verts, des pieds à la tête ! Mais l’avantage, c’est que pour mon jeu, c’est plus aisé à jouer que dans un film comme « I, robot » ou je parlais à une balle de tennis sensée représenter quelqu’un.

Vous avez commencé votre carrière à la télévision. Vu l’importance des séries TV actuelles, y reviendrez-vous ?

Will Smith : eh bien, si j’y revenais, c’est que j’aurais des gros problèmes, c’est certain (Rires). Non pas que je dénigre mes débuts, ou la télévision actuelle mais simplement le fait que le cinéma constitue pour moi un aboutissement et que retourner à la télévision serait comme une sorte de régression, si vous voulez. Non, ma carrière cinématographique est suffisamment riche pour que je reste dans ce domaine encore quelques années.

Propos recueillis par St. THIELLEMENT




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