"Negation #9 à #21" de

08/10

Negation est une série qui a vu le jour dans la revue française CrossGen Extra, publiée par les éditions Semic. Malheureusement, et comme cela arrive de plus en plus souvent, la revue a vu ses ventes baisser au fil des mois et a cessé au numéro 9.

En attendant une possible reprise en Semic Books, c’est donc en version originale que l’on continue cette aventure mettant en scène des individus porteurs de la marque. Cette dernière - appelée Sigil - donne à tous ses détenteurs de formidables pouvoirs mais est également la raison pour laquelle la Négation s’est intéressée à eux. Régnant sur les galaxies, annexant planètes et systèmes solaires, la Négation est dirigée par Charon, entité toute puissante, et qui a très vite ressenti le danger que ces hommes et ces femmes représentaient.

Se retrouvant dès le premier épisode prisonniers de cet empire en continuelle expansion, nos héros tentent, tant bien que mal, d’échapper à leurs poursuivants - soldats, guerriers également dotés de pouvoirs, et monstres de l’espace. Le risque le plus grand étant toutefois corrélé à l’ambiance au sein de cette équipe disparate aux aspirations fort différentes.

Comparable à la structure des récits écrits par Brian Michael Bendis (Ultimate Spiderman, Daredevil), c’est sur la durée que Negation prend tout son potentiel. Dès lors, pour apprécier la série, mieux vaut avoir la chance de lire plusieurs numéros d’affilé et non pas d’en lire un chaque mois, voire pour le cas Semic un tous les deux mois. On apprécie dès lors les différentes personnalités des héros, et principalement les nombreux clins d’œil aux autres séries de l’éditeur, telle Crux dont l’un des membres deviendra l’un des héros de Negation.

Un peu comme la saga d’Hawkmoon de Moorcoock - qui rencontre lors de l’une de ses aventures les hérauts d’autres séries de l’écrivain, tels Elric ou Corum (à lire dans La Quête de Tanelorn) - on s’amuse ainsi à voir l’univers CrossGen ne faire qu’un - et même à tomber nez à nez avec un membre de la série Futurama.
Les dessins de Paul Pelletier sont superbes, et le scénario de Tony Bedard sait s’attarder quand il le faut sur les personnages quelque peu délaissés au fil des épisodes. On passe donc d’un protagoniste à un autre, changeant de lieux, d’objectifs et d’ennemis.

Pas moyen de se lasser, ou simplement de découvrir ce qui nous attend dans les prochains épisodes - qui feront de nombreux morts. Voici donc un comics SF qui se bonifie avec l’âge, dès lors que l’on a l’opportunité de ne pas attendre trop longtemps entre chaque numéro pour rester captivé et concentré sur cette aventure qui sait dès lors nous tenir en haleine.

Grégory Covin