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"The Eye" de Danny Pang, Oxide Pang

The EyeThe Eye The Eye The Eye  

The Eye

Sortie le 27 août 2003

Réalisateur : Danny Pang, Oxide Pang

Avec :
Angelica Lee (Sin Je) (Mann) - Lawrence Chou (le docteur Wah) - So Yut Lai (Yingying) - Chutcha Rujinanon (Ling) - Yin Ping Ko (la grand-mère de Mann) - Pierre Png (Dr Eak) - Edmund Chen (Dr Lo)

On ne connaissait pas encore les frères Pang par chez nous, et voilà qu’en l’espace d’un été, Europacorp Distribution nous propose les deux premiers long-métrages qui ont fait la réputation du duo à travers le monde. En effet, après le fascinant " Bangkok Dangerous " (sortie en juillet), un polar atypique (le héros étant un tueur à gage sourd-muet) traversé d’éclairs de génie, Oxide et Danny Pang, jumeaux venus de Hong Kong, réinvestissent les salles obscures hexagonales avec " The Eye ", un thriller fantastique envoûtant et l’une des toutes meilleures surprise de l’été.
L’histoire, que les deux touches à tout (les Pang Brothers étant également responsables du montage de leurs films) co-signent avec Jojo Hui Yuet Chun, nous conduit auprès de Mann. Aveugle depuis sa tendre enfance, la jeune femme se voit proposer, à l’aube de ses 20 ans, une greffe de cornée qui devrait lui permettre de recouvrer la vue. L’opération est une réussite et, peu à peu, Mann, émerveillée, commence à découvrir le monde qui l’entoure. Mais, en plus de ses proches et du personnel hospitalier, des ombres commencent à se faire jour dans son champs de vision. Alors qu’elle appréhende ses troubles comme une étape normale de sa rééducation, les formes ne tardent pas à se préciser, puis à prendre forme. Bientôt, Mann est obligée de se rendre à l’évidence : Elle voit des fantômes et des spectres sans visages, messagers de la Mort venus chercher les condamnés pour l’au-delà. Désemparée et incapable de faire la part des choses entre la réalité (ce que les autres voient) et sa propre réalité, la jeune femme, au bord de la folie, se tourne vers son psychiatre et l’embarque avec elle dans une enquête aux frontières du réel. Mêlant les influences du cinéma de fantômes (de " 6ème sens " à ... " Kaïro ") et du thriller psycho-horrifique façon Hidéo Nakata (" Ringu ", " Dark Water ") à une thématique fantastique à la Maurice Renard (" Les mains d’Orlac "), les deux frangins nous balancent un authentique film d’épouvante au climat angoissant et à la mise en scène inspirée, capable de foutre la pétoche aux fantasticophiles les plus avertis. En plus des recettes habituelles du genre, apparitions de spectres, visage défigurés, flashs aveuglants et bande sonore aux effets stressants, Oxide et Danny Pang, adeptes du langage visuel, privilégient, comme avec " Bangkok Dangerous ", la sobriété des dialogues et l’utilisation de la caméra subjective permettant d’impliquer le spectateur au cheminement de l’héroïne. Lee Sin-Jie étant particulièrement convaincante dans le rôle de Mann, on se laisse facilement embarquer dans les circonvolutions de la pellicule qui, après une première partie en forme de ghost-movie, emprunte les voies plus classiques d’un thriller pour mieux déstabiliser l’audience lorsqu’elle replonge au cœur de l’horreur métaphysique (la scène où Mann découvre enfin son vrai visage est tout à fait troublante).
La conclusion, petite merveille de mise en scène et de montage (un rat d’égout venant voler la vedette aux protagonistes et se faire l’écho de l’intensité dramatique) devrait finir de convaincre les plus réfractaires. En tout cas, si les frères Pang ne sont pas de Bangkok, à deux derrière la caméra, ils sont sacrément Dangerous.

Bruno Paul

8/10



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