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  Sommaire - Films -  S - Z -  Stardust le mystère de l’étoile (Stardust)
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"Stardust le mystère de l’étoile (Stardust) " de Matthew Vaughn

 

Scénario : Jane Goldman & Matthew Vaughn
Avec : Charlie Cox, Claire Danes, Michelle Pfeiffer, Robert De Niro, Sienna Miller, Peter O’Toole.
Distribué par Paramount Pictures France.
122 mn.
Sortie le 24 Octobre 2007.
Note : 9/10.

Un titre pas des plus accrocheurs, une affiche assez fadouille malgré sa palette de couleurs chatoyantes ( !), et une bande-annonce qui laisse sur sa faim : avec tout ça, difficile d’être attiré par « Stardust ». Et pourtant si, il y a un nom qui peut pousser à la curiosité, celui de son co-scénariste & réalisateur, le britannique Matthew Vaughn. Ce n’est pourtant que son deuxième film mais après l’excellent polar décalé et savoureux, « Layer cake », le film qui en plus en fit dire à plus d’un à sa sortie que l’acteur principal, Daniel Craig, ferait un bon James Bond... Mais avant d’être réalisateur, Matthew Vaughn fut un des plus jeunes (il n’a que 36 ans cette année) producteurs de sa gracieuse majesté. On lui doit quasiment tous les polars de Guy Ritchie (mmouais...), le sympathique premier remake de « Plein la gueule » (polar d’action avec Burt Reynolds en star du foot condamné à la taule et chargé d’entraîner des condamnés pour un match contre les gardiens) intitulé « Mean machine » avec Vinnie Jones et Jason Statham (il y en eut un second, « Mi-temps au mitard » avec Adam Sandler, inférieur qualitativement à celui-ci). Il continue aujourd’hui de produire mais en passant aussi derrière la caméra, un des ses souhaits les plus chers depuis longtemps. Et en adorant « Layer cake », on ne peut ignorer « Stardust », malgré tout ce qui est énuméré plus haut. Et bien entendu, le film est une réussite, original, drôle, spectaculaire, raffiné, j’en passe et des meilleures, pour conclure que le style Vaughn commence vraiment à apparaître dès son second film.
Il était une fois le village de Wall, qui se nommait ainsi car cerclé par un mur qui le séparait du royaume magique de Stormhold. Tout habitant de Wall ne doit jamais franchir cette enceinte. Mais pour prouver son amour à une jolie jeune fille (qui se moque de lui mais bon, hein, l’amour est aveugle...), Tristan prend son courage à deux mains et saute par-dessus un soir qu’il a vu une étoile tomber dans les bois de Stormhold. Il promet de la ramener à celle qu’il aime sauf que cette étoile s’appelle Yvaine, et qu’elle est encore plus belle que toutes les filles de Wall. Commence alors pour Tristan et Yvaine une grande aventure pour retrouver mutuellement leur monde tout en développant une idylle aux conséquences futures qu’aucun d’eux n’aurait pu prévoir...
A la base, un roman de Neil Gaiman, romancier britannique œuvrant dans le Fantastique limite Fantasy - Science-Fiction. Lequel fut convaincu par un Matthew Vaughn enthousiaste de céder les droits de son roman graphique pour une adaptation sur grand écran. En voyant le film, on peut comprendre sa décision : Vaughn ne cède rien au studio, l’œuvre garde sa substance première vue et parfois revue par un pur fan qui sera en plus quasiment seul maître à bord. Bon, d’accord, dans le genre, le mètre-étalon qui continue de régner en maître absolu est la trilogie du « Seigneur des Anneaux », monument du 7ème Art magnifié par un génie. Tout ce qu’on a vu depuis demeure bien inférieur, que ce soit « Le Monde de Narnia » et ses leçons de morale très « W.A.S.P. », que ce soit « Le Secret de Terabithia » et quelques autres encore plus mineurs sortis directement en DVD. On attend « La Boussole d’Or » annoncé comme l’évènement de l’année, bien que de savoir que derrière la caméra se trouve Chris Weitz ne convainc que très moyennement. Et donc on attendait peu, voire pas grand chose de ce « Stardust » qu’un échec commercial outre-Atlantique finit de convaincre beaucoup qu’il était dû à la médiocrité du produit. Il n’en est rien, même la critique s’est montrée enthousiaste, et pour une fois, l’injustice est là. « Stardust » constitue le meilleur du genre depuis « Le Seigneur des anneaux », un magnifique voyage dans le merveilleux, au travers d’une histoire qui surprend à chaque détour, où l’humour très british (et très « Layer cake »...) trouve sa place, bénéficiant d’effets spéciaux qui arrivent à faire oublier ce qu’ils sont pour nous faire croire à l’impossible. C’est aussi une très belle love-story dans un monde de magie, de félonie, de lutte de pouvoirs (un ensemble qui rappelle « Princess Bride » de Rob Reiner...) où on reconnaît facilement Neal Gaiman avec ses mondes opposés vivant dans un même espace, ses rois qui n’en sont pas, ses héros qui ne le savent pas. De tout cela Matthew Vaughn en a tiré le film qu’il rêvait de faire. Et même s’il lui manque cette petite touche pour faire passer l’excellent au chef-d’œuvre, essentiellement dû quand même au fait qu’il ne maîtrise pas encore l’art de son métier de réalisateur (certaines séquences ne sont pas abouties dans leur action, par exemple), il parvient au moins à mettre de lui-même, à donner une identité personnelle à son film, ce que beaucoup ne savent toujours pas faire. Rien que pour ça, « Stardust » est plus qu’à part, et séduit bien plus facilement qu’on ne le pensait. C’est simple, en embarquant dans « Stardust », vous vivrez réellement un voyage fantastique pendant deux heures. C’est une de ses plus grandes qualités, une de celles qui sont rares à trouver depuis le chef-d’œuvre ultime de Peter Jackson.

(Note : l’interview de Matthew Vaughn arrivera d’ici quelques jours sur le site de Science-Fiction Magazine, mais il vaut mieux avoir vu le film avant...)

St. THIELLEMENT

Un autre point de vue sur "Stardust" est disponible dans le sfmag numéro 54 en vente en kiosques du 9 octobre au 9 décembre 2007, et après cette date, disponible en PDF dans la rubrique "e-books" de ce site.



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