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  Sommaire - DVD -  M - R -  Primeval (Id.) - Edition zone 2 - Inédit
"Primeval (Id.) - Edition zone 2 - Inédit "
de Michael Katleman
 

Avec Dominic Purcell, Orlando Jones, Brooke Langton, Jurgen Prochnow.
Hollywood Home Vidéo

Un film qui a faille sortir cet été, mais qui finalement, ne bénéficiera que d’une exclusivité DVD. Pour une fois, c’est relativement compréhensible.
Inspiré de faits réels (ben voyons, on dira que cette touche « réaliste » est due au contexte géo-politique du film, en pleine guerre entre les Totsis et les Hutus, qui constitua un des plus grands génocides de la fin du siècle dernier...), « Primeval » narre la légende de Gustave, crocodile bouffeur d’hommes et pour lequel une grande chaîne télévisée envoie une équipe de reporters suite à la mort d’une représentante de l’ONU (hé oui, la peuplade locale, elle, a le droit de se faire bouffer sans publicité...). Parmi eux, une tronche connue, celle de Dominic Purcell, le ridicule Dracula de « Blade : Trinity » et surtout Michael, le frère condamné à mort de « Prison break ». Franchement, il a autant de charisme qu’un paquet de chips à l’ancienne, mais bon... Bref, tout ce beau monde part donc chercher Gustave, croise des rebelles, des miliciens, etc... Avant de se sauver en urgence pour échapper aux crocs impitoyables du saurien de quelques neuf mètres quand même.
Et si le film vaut le coup d’œil, c’est grâce à lui, Gustave. Aujourd’hui, avec les effets numériques, vous pouvez être sûrs d’avoir un beau monstre. Et concernant les crocodiles, le cinéma ne nous a donné pour le moment que de la série B qui a vieilli (« Alligator »), surprenante par son monstre et ses actions mais au détriment d’une véritable histoire de terreur (« Lake Placid ») et pas mal de séries Z (« Crocodile » de Tobe Hooper, « Alligator 2 », et l’archi-nul « Lake Placid 2 » chroniqué sur ce même site, cherchez bien...). « Primeval » se situe au même niveau que « Lake Placid » question attaques du monstre, mais en dessous par ses points de vue assez nases, pour simplifier. Déjà, à quand un vrai film avec un crocodile monstrueux sans humour, hein ? Vous vous faites courser par un tel bestiau, vous prenez le temps de sortir des vannes, vous ? Non. Hé bien scénaristes et réalisateur et acteurs, eux, le font. Et dans l’humour, « Primeval » ne se gêne pas avec des idées limites, assez racistes et qui sont énoncées par le black rigolo de service (« je hais l’Afrique ! », « l’esclavage, ça avait du bon ! », etc... De l’humour, ça ? Vous rigolez là !). Donc, l’intérêt vient donc de Gustave et de ses attaques assez impressionnantes même si elles sont filmées sans ingéniosité, mais heureusement sauvées par les effets numériques. Seule « bonne » idée du film, énoncer que Gustave bouffe de l’humain et qu’il y a prit goût avec tous les cadavres flottant sur le fleuve. En gros, l’homme a créé le monstre. Ce qui ne tient absolument pas la route : on peut le dire des félins (comme pour le superbe « L’ombre et la proie ») mais pas d’un saurien qui a autant de discernement de goût alimentaire qu’une poubelle. Pas grave, ça va avec le reste. Bref, tout ceci ne révolutionne rien du tout, c’est juste une série B aussitôt vue, presque aussitôt oubliée. Quand au vrai film de crocodile monstrueux, on risque de l’avoir bientôt avec « Rogue » de Greg McLean, son nouveau film après « Wolf creek » (ah oui, ça interpelle tout de suite, là !), qui suit le cauchemar vécu par un groupe de touriste en Australie face à un Posaurus (le nom savant du crocodile de mer, les plus grands du genre au passage). Rien que l’affiche donne envie. Pour « Primeval », question bonus, un making-of sur comment créer son petit Gustave, et trois scènes inédites dont une étant la fin alternative. Celle du film est bien meilleure, et constitue en plus un des morceaux de choix des attaques de Gustave. Voilà, à part ça, ben « Primeval » peut largement meubler un mercredi soir pourri mais il ne marquera pas les annales, c’est certain.

Note film : 4/10 (copie excellente, format respecté 2.35, image 16/9ème anamorphique)
DVD : 4/10 : making-of 10 mn sur la création du crocodile - 3 scènes coupées commentées par le réalisateur et le responsable des effets spéciaux.

Stéphane THIELLEMENT



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