3/10

Vous la regardez et sept jours plus tard, vous êtes morts ! Ring où la plus célèbre VHS tueuse de l’histoire du fantastique. Entre les suites du même auteur, les adaptations cinématographiques japonaises réussies et le remake hollywoodien acceptable, reconnaissons qu’il est difficile de passer au travers de cette réédition.
Et pourtant...

Dieu que la lecture de ce roman est ardue et décourageante. Non que l’histoire en elle-même n’attire pas l’attention où ne suscite pas l’intérêt mais qu’il est compliqué de s’adapter à ce style d’écriture dont on se demande en permanence s’il est au choix, volontaire et travaillé, le résultat d’une absence ou la conséquence d’un problème de traduction dans la langue de Molière ?

Pourtant, je n’ai rien contre les phrases courtes et la simplicité stylistique d’une écriture. Je dois même avouer que la fulgurance d’une proposition comprenant le seul trio sujet-verbe-complément m’émeut souvent ; il n’empêche que de se couper à ce point là de la beauté des subordonnées, ces chemins de grandes randonnées de l’écriture, ou de les massacrer régulièrement par la faute d’un équilibre grammatical bancal, m’énerve au plus haut point. Cette tendance assez moderne qui veut que l’on utilise, par snobisme ou par inculture, les seules propositions indépendantes me laisse plutôt l’impression d’assister à l’invasion du simplisme plutôt que de la simplicité.

Ce Ring devient donc très vite un chemin de croix littéraire à défaut d’être un des cercles du plaisir ou de l’horreur. Le zéro me venait à l’esprit et, pensant aux lecteurs passionnés, chercheurs ou explorateurs, qui s’interrogent encore et toujours quant à la pertinence du phénomène Koji Suzuki, j’ai jeté un 3. Pure charité chrétienne ou marque de respect pour l’idée originale à la base du roman ? Je ne sais plus.

Stéphane Pons

Ring (Ring) - Koji Suzuki - Annick Laurent - Fleuve Noir (Thriller Fantastique) - 25 septembre 2003 - 320 pages - 6 euros