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  Sommaire - TV -  Masters of Horror 2 : Péchés de jeunesse
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(We all Scream for Ice Scream)

Avec Brent Sheppard, Maxwell Neck, Tim Henry, Lee Tergesen

WE ALL SCREAM FOR ICE SCREAM est le dixième épisode de la saison 2 de la prestigieuse sérié télévisée MASTERS OF HORROR, initiée par Mick Garris. Comme tous les épisodes, il a été tourné en dix jours pour un budget restreint. C’est Tom Holland qui se colle à la mise en scène, un honnête artisan ayant livré deux films bien sympathiques dans les années 80 (le distrayant VAMPIRE VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ? et le quasi classique JEU D’ENFANT) avant de se reconvertir à la télévision par le biais des CONTES DE LA CRYPTE, du téléfilm LES LANGOLIERS (d’après Stephen King) ou des HISTOIRES FANTASTIQUES. Bref, pas de quoi crier au "maître" même si son adaptation sous-estimée de LA PEAU SUR LES OS du King était plutôt efficace. Il a aussi signé de nombreux scénario (dont celui de INITIATION OF SARAH, un décalque de CARRIE) et joué dans l’une ou l’autre productions, dont la série télévisée adaptée du FLEAU, toujours d’après le King.
Stephen King est, on le voit, un nom ayant marqué le cinéaste et il n’est guère étonnant que cet épisode soit si proche de l’œuvre de l’écrivain américain. Pourtant inspiré d’une nouvelle de John Farris (écrivain à l’origine du roman FURIE tourné par Brian DePalma), WE ALL SCREAM FOR ICE SCREAM ressemble donc à s’y méprendre à un mélange d’inspirations puisées chez le romancier du Maine. L’intrigue reprend de nombreux éléments de ÇA (le Clown, les amis se retrouvant une génération après une expérience de jeunesse traumatisante, l’ambiance générale) et y incorpore des idées venant de SOMETIMES THEY COME BACK, voire de STAND BY ME. A ce niveau, c’est même quasiment du plagiat pur et simple !
Sans doute conscient de cette filiation évidente avec l’œuvre du King, le cinéaste inclut même la présence de la voiture Christine dans une séquence clin d’œil. Pour rester dans les références, n’oublions pas LES GRIFFES DE LA NUIT et même le slasher Z involontairement hilarant JACK FROST. Cet épisode est donc convenu, prévisible et dénué de la moindre originalité, même si il n’en est pas antipathique pour autant.
Nous assistons donc aux meurtres d’une série d’adultes par un Clown fantôme, lequel n’est autre que Buster, un retardé mental, ancien livreur de glaces accidentellement tué 30 ans plus tôt. Les séquences se déroulant durant l’enfance des futures victimes sont d’ailleurs les plus intéressantes du métrage et possèdent une véracité rare, en dépit de quelques clichés. Pour le reste, c’est une très classique histoire de vengeance post-mortem.
Beaucoup de questions, en outre, restent sans réponse et le final verse carrément dans l’auto-parodie plus ou moins assumée.
Si l’épisode ne restera pas dans les mémoires, il n’en demeure pas moins agréable à suivre. Le look du Clown démoniaque est convainquant, ses apparitions angoissantes (en dépit d’un côté outré et caricatural prononcé) et le rythme rapide ne laisse guère le temps de s’ennuyer. Les morts se succèdent, toutes bien gluantes et servies par des effets spéciaux de premier ordre. Pour un téléfilm à petit budget, WE ALL SCREAM FOR ICE SCREAM s’offre une photographie soignée, des maquillages réussis et une ambiance bien rendue, le tout rivalisant sans problème avec les séries B des années 80 qui semblent inspirer Tom Holland. L’interprétation, elle, est globalement convainquante, dominée par le vétéran William Forsythe dans le rôle du Clown. Dommage que l’utilisation abusive de la ritournelle donnant son titre à l’épisode tourne au procédé crispant et que Tom Holland ne puisse offrir un final plus original que le très convenu affrontement entre le Clown et le dernier survivant, lequel s’en sort d’ailleurs par un truc peu convainquant.
En définitive, WE ALL SCREAM FOR ICE CREAM est un épisode sans beaucoup d’ambitions ni de consistance (contrairement, disons, à ceux de John Carpenter et Joe Dante pour la saison 1) qui se contente d’illustrer avec une relative efficacité un scénario linéaire au possible.
Il se suit néanmoins avec plaisir et mérite au moins une vision, offrant au spectateur une petite heure de divertissement horrifique à tout le moins distrayant. C’est déjà ça !

Fred Pizzoferrato




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