8/10

Laurent Genefort œuvre aussi bien dans la Fantasy, la construction d’empire ou le Space Opera ultra-technologique. Pour cette dernière catégorie, les intrigues se déroulent dans des galaxies lointaines, sur des planètes aux conditions de vie extrêmes.

L’homme ne peut s’y installer qu’après une terraformation et une adaptation morale, mais surtout physique. Il ne faut pas hésiter à aller vers la posthumanité pour survivre. De plus, plane toujours l’ombre des Vangks, une race mythique qui a laissé un héritage fabuleux à l’humanité sous la forme de passages, de portes en forme d’anneaux dont le franchissement affranchit les distances. C’est grâce à ces portes de Vangk que l’humanité a pu essaimer aussi facilement dans l’univers.

Dans le présent roman, Léodor Kovall voit son avenir très mal engagé. Capturé, il est entièrement découpé pendant ce qui lui semble une éternité. Tout ça parce qu’il a accepté de rendre un service... certes rémunéré. Mais il faut bien penser à sa retraite ! Laissé pour mort par ses tortionnaires, il n’a de cesse de se reconstituer grâce à la complicité d’un médecin et de rechercher les commanditaires de ses bourreaux pour les exterminer.

Léodor Kovall devient Valrin Hass, un véritable concentré de haine qui tire une formidable énergie de sa volonté de vengeance. Il remonte la piste et, peu à peu, entrevoit la raison qui pousse le conseil d’administration d’une multimondiale à semer la mort à tout va. Peut-il, seul s’attaquer à une telle structure et aller au bout de sa haine ?

Pour élaborer ses intrigues, Laurent Genefort travaille avec des scientifiques spécialisés sur le sujet qu’il veut aborder dans sa fiction. Bien que l’étude des mécanismes de la vengeance et les possibilités données par un tel moteur à l’être humain soit le thème principal du roman, l’auteur aborde la biologie, la génétique et la biotechnologie de façon approfondie. Il entraîne, pour notre plus grand plaisir, ses héros sur un astéroïde à la flore et à la faune démentielles, source d’un déluge de dangers.

Avec La Mécanique du Talion, Laurent Genefort signe un space opera tonique, nerveux. Toutefois, à côté de l’aventure à l’état pur, l’auteur prête à ses personnages des réflexions quelque peu amères sur l’existence et son insipidité.

Serge Perraud

La Mécanique du Talion - Laurent Genefort - L’Atalante (La dentelle du Cygne ) - 2003 - 378 pages - 17,10 Euros.