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Avec : Laura Linney, Gabriel Byrne, Deborra-lee Furness.
Distribué par La Fabrique de Films.
123 mn.
Sortie le 15 Août 2007.
Prix du Jury Festival de Cognac du Film Policier 2007
Note : 8/10.
Partageant avec « Mise à prix » (deux extrêmes : l’un est calme et posé, l’autre est complètement déjanté !) le Prix du Jury de Cognac 2007, « Jindabyne, Australie » est le nouveau film de Ray Lawrence, déjà venu à Cognac il y a quelques années avec « Lantana », qui remporta aussi le Prix du Jury. Une collection est née. Bon, plus sérieusement, tout comme « Lantana », « Jindabyne, Australie » n’est pas vraiment un polar. Il s’agirait plus d’un drame intimiste et naturaliste qui flirte plus ou moins fortement avec le polar sous une de ses identités.
En plein cœur du désert australien se trouve la petite bourgade de Jindabyne. Tout le monde se connaît, et vit au jour le jour un quotidien des plus tranquilles.
Stewart Kane est irlandais d’origine (vaut mieux pour expliquer l’accent de Byrne !), mais sa vie est à Jindabyne. Marié à Claire, patron d’un garage, son grand plaisir annuel est de partir quelques jours avec des copains en pleine cambrousse pour pêcher. Arrivés aux bords de la rivière, les quatre hommes se dépêchent d’installer le campement, et troquent la tenue « de ville » pour celle du pêcheur. Et c’est là, entre des rochers, qu’ils découvrent le cadavre d’une jeune femme. Ils ne vont rien dire pendant quelques jours, afin de ne pas gâcher leur plaisir. Mais quand la police sera avertie, quand il sera découvert qu’ils ont tû leur macabre découverte au profit de leur partie de pêche, les secrets des habitants de Jindabyne vont remonter en surface et révéler les faces cachées de certains.
Ca commence comme un thriller avec un serial-killer en action, et ça se poursuit comme « Lantana », à savoir l’étude au microscope d’une petite communauté, dont les travers et les rancoeurs se dévoilent au fur et à mesure que l’horreur liée à ce crime et à un cadavre que quatre hommes ont « mis de côté » pour pêcher tranquillement, s’immisce de plus en plus dans la vie de tous les jours de chacun. C’est cet aspect qui intéresse plus Lawrence, lequel glisse imperceptiblement son film vers le drame naturaliste, où l’environnement en arrive à devenir un autre personnage de cette tragédie, que vers le thriller glauque (le début du film pouvait laisser croire que...), lequel n’est à la rigueur de retour que dans cet ultime plan qui rappelle comment tout à commencé. Et il est certain que pour découvrir un tel film, il faut savoir apprécier le temps nécessaire pour raconter l’histoire, pour qu’au bout du compte, et pour une fois (parce que, soyons honnêtes, certains films « lents » sont aussi très « ch.... » !), on reste encore un peu à Jindabyne quand l’écran s’éteindra au profit du retour à la réalité.
St. THIELLEMENT
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