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  Sommaire - Films -  S - Z -  Zodiac
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"Zodiac" de David Fincher

Résumé

En Californie du Nord, un tueur en série sème la terreur pendant plusieurs décennies. Un journaliste, un dessinateur, des policiers vont enquêter pour arriver chacun de leur côté à désigner le même coupable.

Avis de Valérie

Cet excellent film est l’antithèse d’un autre film de David Fincher parlant de la traque d’un tueur en série : Seven. Autant ce dernier était ostentatoire et sensationnaliste que Zodiac, lui, relate avec intégrité et rigueur la longue progression des différents protagonistes.
La reconstitution historique (progression de la fin des années 60 jusqu’à la fin des années 80) est époustouflante. Elle plante le décor d’une manière efficace et également esthétique. Les faits sont présentés chronologiquement, d’une manière linéaire, ce qui fait dire à certains que le long métrage est ennuyeux. Pourtant, la parfaite maîtrise de l’ensemble des données et ressources par le metteur en scène rend l’histoire passionnante d’autant que la véracité des éléments est respectée. On a le sentiment d’être devant une fenêtre ouvrant sur le passé d’autant que le but du film n’est pas de montrer les exécutions du Zodiac, mais sa longue traque.
Il est à noter que grâce au progrès de la police scientifique, à la coopération entre les services, à la surveillance généralisée amenée par le 11-Septembre, on ne devrait plus permettre un tel délai entre la désignation du suspect et son arrestation. Le clin d’oeil au film de Don Siegel Dirty Harry inspiré des faits (le tueur s’appelait le Scorpio...) renforce le sentiment d’impuissance des services de l’ordre freinés par, entre autres, la politique.
Pratiquement tous les rôles sont tenus par des comédiens plus ou moins connus mais mis dans une situation inhabituelle (excepté peut-être pour le cabotin génial qu’est Robert Downey JR). John Carroll Lynch, par exemple, arrive à mettre de côté sa bonhomie pour interpréter un homme très inquiétant. Anthony Edwards, le docteur Green des Urgences, est pratiquement méconnaissable tout comme Chloë Sevigny. L’iconoclaste Donal Logue (Blade, Parents à tout prix, etc.) offre ici une prestation toute en simplicité. Mais aussi Dermot Mulroney, Adam Goldberg, James LeGros.... Sans oublier l’excellence avec Mark Ruffalo qui a l’habitude de nous donner des nuances dans chaque rôle et son interprétation du flic Toschi ne fait pas mentir cette assertion.
Mais en tête de classement, Jake Gyllenhal. Il confirme tous les espoirs que ces précédents films ont permis de faire naître. Il est tout simplement parfait et arrive à faire passer des tonnes de choses par un seul regard. Il nous fait croire en ce personnage improbable de dessinateur sans grandes perspectives de carrière, honnête, candide, bon père de famille, sobre et tempérant, totalement obnubilé par sa quête, et son dernier regard, à la fin du film est plus parlant que les deux heures de pellicule précédentes.
Ce chef d’oeuvre est la pièce maîtresse de David Fincher, pour autant cela ne donne pas un grand film. Ce qui est sur c’est qu’il est un plaisir rare pour tout amoureux du 7e art, une merveilleuse reconstitution historique, un film classique et qui servira de modèle aux futurs réalisateurs, une magistrale leçon de cinéma.

Fiche Technique
Date de sortie : 17 mai 2007.
Avec Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo, Anthony Edwards, Chloë Sevigny, etc.
Genre : thriller
Durée : 156 minutes