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  Sommaire - Films -  G - L -  La Colline a des yeux 2
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"La Colline a des yeux 2 " de Martin Weisz

 

The Hills have Eyes 2
Scénaristes : Wes Craven & Jonathan Craven
Avec : Michael McMillian, Jessica Stroup, Daniela Alonso, Flex Alexander.
Distribué par 20th Century Fox.
90 mn.
Sortie le 20 Juin 2007.
Note : 1/10.

Rappel historique : à la base, en 1977, Wes Craven signe un survival, « La colline a des yeux » inspiré par un fait divers du 19ème siècle où des voyageurs étaient attaqués, tués et dévorés par une famille vivant recluse au bord d’une falaise. Il situe son film dans le désert américain, trouve des tronches pas possibles pour ses cannibales, et jette dans leurs pattes une brave petite famille US. Le film créé la surprise, électro-choque pas mal de gens et obtient un statut de film-culte qui... On y reviendra. Quelques années plus tard, dans le besoin, il signera une séquelle minable, que lui-même ne défend pas. 2006 : Alexandre Aja, jeune cinéaste français, est engagé pour un remake qu’il prend à cœur, fan qu’il est de l’original. AJA ayant fait ses preuves avec l’excellent « Haute tension » (meilleur film d’horreur français à ce jour), Craven cautionne ce choix. Sauf que l’élève dépasse le « Maître » et renvoie l’original à sa juste place, celle des classiques plus que surestimés : (re)voir « La colline a des yeux » de Craven aujourd’hui est un supplice tant le film est mal foutu en tout. Seul point positif : les cannibales. De tout ça, Aja étoffe un nouveau script, donne un passif aux monstres du désert, enrichit chaque personnage, et livre un sommet de l’horreur avec de véritables monstres qui n’en oublient pas d’être aussi victimes, et des « civilisés » qui, acculés, se transforment en machines à tuer. C’est simple, à ce jour, « La colline a des yeux » est un chef-d’œuvre mais uniquement la version d’Aja.
Et Craven ronge son frein. Dès les premiers jours de succès, on parle d’une séquelle, mais il tient à se l’approprier par le scénario, en engageant cependant un cinéaste européen (c’est à la mode). Et de ce fait, il livre une séquelle certes meilleure que celle qu’il réalisa à son film, mais qui s’avère aussi exécrable : « La colline a des yeux 2 » est un banal survival horrifique qui ne restera pas dans les annales, quoi qu’en dise Craven.
Tout ce qui faisait la force du film d’Aja est ici détourné et utilisé sans intelligence, sans penser à l’impact crédible de ce qu’on va voir. On remplace les touristes par des militaires, les cannibales sont toujours là, plus monstrueux que jamais. Et les soldats se font occire un par un. Point. On a droit à l’antimilitariste qui devient tueur (idée créée en mille fois mieux dans le Aja), au gentil « mongoloïde » (pareil, dans l’original, c’était une gamine habillée comme le petit chaperon rouge, ici, ça n’a aucun sens), les monstres font de l’humour ( !!!) quand ils massacrent, etc... Comble de tout, les acteurs sont parmi les pires qu’on ait vu depuis longtemps dans un tel film, certaines séquences sont d’une rare absurdité (le mec qui croupit dans les chiottes pour « faisander » !!!), j’en passe et des meilleures. Et Craven est fier du résultat. En fait, il le digère mieux que le précédent parce qu’il avait plus de contrôle, mais franchement, il prêche seul dans sa paroisse. Et on ne peut alors s’empêcher de penser que ces vieux cadors du genre ont bien du mal à vieillir et à accepter les nouveaux talents. Que ce soit Carpenter (qui revend ses scénarios, peu importe le résultat comme l’abominable « Fog », tant que le chèque tombe, et qui cachetonne aux « Masters of horror » sans grande inspiration), Hooper, De Palma ou maintenant Craven, ces « Maitres » ne cherchent pas à tenir compte des qualités des films de nouvelles générations, ils ne font que rester dans leur passé coûte que coûte. Autant les jeunes leur montrent le plus grand respect, autant eux se moquent de ces nouveaux talents. C’est bien triste.

St. THIELLEMENT

La chronique de Christelle Haider

Lors d’une mission de routine, une unité de jeunes soldats de la Garde Nationale fait halte dans un avant-poste du Nouveau-Mexique, afin de livrer du matériel à des scientifiques. À leur arrivée, ils trouvent le camp déserté. Après avoir repéré un signal de détresse dans la montagne voisine, les soldats partent à la recherche des savants disparus, cela pour leur plus grand malheur.
Ils s’aventurent dans les collines en ignorant, que celles-ci autrefois hantées par la terrifiante famille Carter, sont aujourd’hui peuplées par une tribu de mutants cannibales qui traquent leurs proies, pour se nourrir et se reproduire...

Sang. Entrailles. Mutations sont aux rendez-vous dans ce film qui va sûrement plaire aux fans de ce genre, ou leur donner un arrière-goût de déjà vue. Les studios Fox atomic devant le succès rencontrés par le remake d’Alexandre Aja en 2006, ont demandé à Wes Craven d’imaginer une suite, qu’il a coécrite avec son fils Jonathan.
L’atmosphère de ce film est claustrophobique de par la lumière et les couloirs labyrinthiques des mines dans lesquelles vivent les mutants. Les spectateurs comme les héros sont perdus, déboussolés dans ces tunnels enténébrés.
Les effets spéciaux ou plus précisément les maquillages sont assez époustouflants, surtout en ce qui concerne le personnage de Caméléon. Un mutant qui se fond dans les rocailles. Ce film ne manque pas de sang. Pour certaines âmes sensibles, cette suite peut se révéler éprouvante. Il commence par une scène choc : un accouchement barbare et la mise à mort de la mère.
Pourtant ceux qui ont un certain recul peuvent êtres un peu déçus. Car dès le début, on devine facilement la fin, à savoir qui va survivre. Par certains côtés, ce film rappel une autre œuvre de Wes Craven « Le sous-sol de la peur » (1992), où l’on retrouve ces mêmes tunnels labyrinthiques, mais ils sont situés dans les murs et le sous-sol de la maison. Les mêmes personnages de cannibales, déformés car ils vivent à l’écart de la lumière du jour sont aussi présents. On peut retrouver aussi l’un de ces êtres en marge de la société qui fait preuve de compassion en aidant les héros.
L’action est rythmée, vire voltante bien servie par la musique dans une bande son intéressante qui restitue aussi bien la violence des scènes.
La fin laisse présager qu’un troisième opus serait envisageable. Ce film semble surtout s’adresser aux fans de films d’horreur de même qu’aux inconditionnels de Wes Craven.
Entrez dans l’antre de ces charmants personnages et partagez leur repas, dont vous serez le plat de résistance.

Christelle Haider



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