7/10

– Avez-vous vu une jeune fille avec des yeux clairs et des cheveux châtains ébouriffés, dans les parages ? Elle est toute nue...
– Aheu... non, si on l’avait vue, on l’aurait remarquée, je pense !

Ludivine, exerçant la fonction de cuisinière dans une station spatiale hi-tech, aimerait bien vivre dans un endroit tranquille, dépourvu de tout gadget. Son vœu a été exaucé. Son rideau de douche électromagnétique déréglé s’est transformé en portail inderdimensionnel, la transportant en pleine campagne et...complètement nue (le rideau de douche vous vous souvenez).
Mais cet univers d’héroïc-fantasy est sous le contrôle d’Ershkee Galela la reine sombre. Cette redoutable souveraine possède le talent de transformer les contrevenants en anu-nakee (esclave docile). Précisons que le sortilège se produit lorsque la reine s’offre à la vue d’un prisonnier en étant vêtue uniquement de sa féminité.
Outre ses atouts, la reine dispose d’un miroir magique. Miroir dit moi... qui se promène à sa guise dans mon royaume. Or le miroir lui révèle l’existence d’une inconnue errant nue dans un endroit dépourvu de gadgets. Aussitôt les ordres fusent : Eliminez l’intruse ! Ludivine découvre que cet endroit n’est pas si tranquille que ça et que survivre n’est pas une mince affaire (avant même d’avoir eu le temps de s’habiller).
Bellamy, illustrateur sur Casus Belli et dessinateur sur Sylfeline (Dargaud), devient pour la première fois auteur complet avec cet album d’un érotisme soft, qui traite symboliquement du thème du regard. De ce fait le dessin n’est pas le seul intérêt de l’album (même s’il y contribue beaucoup).

Damien Dhondt

Bruno Bellamy _ Showergate, tome 1 : La Reine sombre _ Delcourt, collection : Néopolis (février 2007) _ Inédit, grand format, couleurs, 46 p. 12,90 euros