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Dark water
Réalisateur : Hideo Nakata
Avec :
Hitomi Kuroki, Rio Kanno, Asami Mizukawa
Dans un précédent numéro, j’avais clamé que la version américaine de Ring était bien meilleure que l’originale signée Hideo Nakata. Avec Ring, l’épouvante nippone n’a cessé, par la suite, de répéter la même image flippante de la jeune fille aux longs cheveux noirs de jais qui lui tombent devant les yeux, révélant lentement au fur et à mesure qu’elle se relève, un visage terrifiant. Bon, et puis Ring n’était quand même pas le monument tant acclamé. Mais Hideo Nakata a persisté dans le genre, et après la première séquelle de Ring et quelques autres films, il signa l’an passé Dark water et là, il faut savoir une chose : que vous ayez soit adoré, soit détesté Ring, vous serez emballé par Dark water, film d’épouvante vraiment terrifiant, qui obtint fort légitimement (même si personnellement, le génial May de Lucky McKee, pouvait y prétendre, à découvrir très bientôt au cinéma, au passage) le Grand Prix du 10ème Festival du Film Fantastique de Gerardmer.
Emménageant avec sa fille dans un nouvel appartement suite à son divorce qui se passe assez mal, Yoshimi est témoin de faits étranges et inquiétants. Une petite fille lui apparaît souvent, de l’eau s’infiltre de plus en plus souvent dans son appartement. Progressivement, Yoshimi commence à perdre pied dans la réalité pour plonger dans un monde de ténèbres, au risque de perdre sa fille mais en y retrouvant une autre qui fut victime d’un terrible accident quelques années plus tôt.
Bien plus abouti et maîtrisé que Ring, Dark water n’a de cesse de vous faire passer des frissons au long du périple de Yoshimi. Mélangeant subtilement la poésie à la terreur, Hideo Nakata livre son meilleur film, où chaque image semble avoir bénéficié d’un soin particulier dans sa signification et son impact. Ce n’est pas de la pure épouvante fantastique comme peut l’être Darkness de Jaume Balaguero (les deux films ayant quelques points communs), mais plus un drame réaliste plongeant progressivement vers un dénouement fatal qui en fait un voyage inédit dans la terreur. Bénéficiant d’une copie superbe, ce qui était primordial vu les nombreuses séquences sombres où l’eau joue un rôle capital, Dark water se voit en plus bénéficier de bonus non négligeables et spécialement conçus pour le DVD.
Ainsi, tout une interview lui est consacrée lors de sa venue à Gerardmer, avec ses impressions sur le moment, sur le Festival, parfois très drôles (" j’avais envie d’arrêter le Fantastique mais quand je vois votre enthousiasme, je pense que je referai un film d’horreur ! ", lança t’il au public lors de la remise de son Grand Prix), et carrément sur son passé, ses envies, ses passions, etc... Complétant cette rencontre, d’autres entretiens avec un interlocuteur passionné comme Vincenzo Natali (Cube), soit un total de presque 2 heures pour (re)découvrir Hideo Nakata, et son chef d’œuvre, Dark water.
Film : 10/10 DVD : 8/10
Bonus (vostf) : interview par Jean-Pierre Dionnet ; entretien avec Vincenzo Natali ; portrait de Hideo Nakata à Gerardmer ; entretien avec Kenji Hawai.
Stéphane Thiellement
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