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Le peuple des ténèbres
Réalisateur : Robert Harmon
Avec :
Laura Regan, Marc Blucas, Dagmara Dominczyk
On a commencé cette sélection avec une excellente série B, Nuits de terreur. Curieusement, Le peuple des ténèbres possède une intrigue dont certains éléments sont très voisins de ceux du film de Jonathan Liebesman. Là s’arrête la comparaison : autant l’un assume complètement son appartenance au Fantastique, autant l’autre en voulant faire plus rationnel prit une direction qui effraya les producteurs au point de commander une fin plus fantastique, qui constitue le meilleur du film mais qui en même temps confirme une certaine hypocrisie du sujet traité. Et le résultat fait du Peuple des ténèbres un bien pauvre petit shocker.
En retrouvant des années plus tard un ami d’enfance, Julie se souvient aussi des violentes crises de terreur qu’ils partageaient en croyant voir des créatures monstrueuses cachées dans les ombres de leur chambre. Or Billy lui avoue qu’il voit de nouveau ces êtres, qu’ils vont venir le chercher. Terrifié, il se suicide sous les yeux de Julie. Commence alors pour la jeune fille un voyage en plein cauchemar car ayant manqué leur proies, les monstres semblent l’avoir choisie comme remplaçante
Dans les bonus, des interviews banales de l’équipe du film (style " c’était un scénario terrifiant, je ne l’ai pas lâché jusqu’à la dernière page ! ") et la surprise, la révélation, la fin initialement écrite et tournée est proposée. C’est elle qui permet de comprendre pourquoi pendant tout le film on a l’impression de ne rien voir d’autre que des... Ombres ! Disparues les créatures dessinées par Patrick Tatopoulos (Godzilla, et surtout les aliens de Pitch Black, c’est lui !) sauf lors de la fin finalement choisie au dernier moment pour le film. Et c’est là qu’on découvre le seul véritable point d’intérêt d’un film qui n’est en fait qu’une tromperie, qu’un voyage dans le mental d’une jeune femme névrosée (tout ça après avoir découvert l’autre fin).
Cela rachète t’il le film ? Non, puisque tout ce qui a été montré auparavant n’est absolument pas en adéquation avec le final retenu. Un peu comme si, au dernier moment, on s’apercevait que tout cela ne tient pas la route et qu’en rattachant in extremis une véritable scène fantastique, le film pouvait remonter à la surface. Il n’en est rien, le mal est fait, Le peuple des ténèbres est un film raté qui n’assume pas du tout son choix de ligne de conduite, à savoir un faux film fantastique. Et qui, contrairement à ce que proclame l’accroche (" Vous allez de nouveau avoir peur du noir ! " : déjà, question modestie, c’est pas mal !), ne procure aucune réelle sensation sauf cette fin vraiment excellente. Maintenant, savoir qu’aux commandes, on trouve Robert Harmon (Hitcher, le chef d’œuvre de sa vie) et Wes Craven, laisse dubitatif : comment ce dernier a t’il pu donner son aval à un tel projet ? D’accord, ce n’est pas la première fois qu’il se plante (Dracula 2003, ça ne vous rappelle rien ?), mais justement, cela aurait du lui servir de leçon. Quant à la comparaison avec Nuits de terreur, elle est là pour prouver l’échec total de l’un et la réussite excellente de l’autre.
Note : Film : 2/10 DVD : 4/10
Bonus (vostf) : interviews des acteurs, du producteur et du réalisateur ; fin alternative ; bandes-annonces.
Stéphane Thiellement
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