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Toys
Réalisateur : Barry Levinson
Avec :
Robin Williams, Robin Wright Penn, LL Cool J
Aux States, avoir dans sa carrière un flop commercial monumental fait office de tâche. Ainsi, Sharon Stone déteste Mort ou vif, Bruce Willis déteste Hudson Hawk. Par contre, certains réalisateurs n’ont pas la même attitude. Ainsi, Barry Levinson qui connut les feux de la gloire avec Rain Man, Good Morning Vietnam, Harcèlement, dégringola sérieusement la pente quand il fit le très mauvais Sphère et il le reconnaît. Mais pour Toys, il ne tient pas le même discours. Il aime beaucoup ce film et il a raison : c’est sans doute son meilleur, tout en étant aussi son plus cruel échec au box-office.
Un excentrique milliardaire, Kenneth Zevo, fabricant de jouets est en train de mourir. Il appelle donc son frère pour reprendre les rênes de l’entreprise, un militaire pur et dur. Lequel va vite décider de modifier l’activité de l’usine au profit de la fabrication d’armes réelles, et factices. Sauf que les enfants de Kenneth ne sont pas de cet avis et vont tout faire pour contrecarrer les sinistres plans de leur oncle.
Bien sûr qu’il s’agit d’une fable. Tout ici n’est là que pour appuyer la satyre et en même temps, y insuffler un peu de magie. Les décors sont complètement fous, énormes, tout droits sortis d’un pays imaginaire. Quant aux enfants, Robin Williams et Robin Wright Penn, ce sont deux adultes qui ont décidé de continuer à vivre dans l’enfance. Et il faut voir avec quel naturel ils jouent leur rôle respectif : voir Robin Williams boire en bavant avec une insouciance incroyable finit de nous faire adhérer à ce conte moderne sur la bêtise humaine et la folie de puissants de ce monde.
Tout cela est monstrueusement utopique mais allez savoir pourquoi, on y croit. Tout est là pour nous y faire croire, et si les premières images déroutent, très vite Toys nous fait retrouver la magie, l’innocence et la bonté qui devrait habiter chaque être humain digne de ce nom. Alors, on sera pas du tout surpris de savoir que Toys fut une catastrophe financière et que depuis, Levinson a mis ses rêves au placard. Sauf peut-être dans Bandits où il retrouve un peu de sa candeur et de son talent aussi, du coup. Maintenant, on a de la chance que le film sorte en DVD, avec une belle copie 16/9ème, mais pour le reste... Hé bien, il n’y a rien d’autre ! Rien, nada, même pas une petite bande-annonce. Mais on a le film.
Film : 9/10 DVD : 0 :10
Bonus : rien de rien.
Stéphane Thiellement
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