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  Sommaire - Films -  G - L -  Les Châtiments (The Reaping)
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"Les Châtiments (The Reaping) " de Stephen Hopkins

 

Scénario : Carey WW. Hayes & Chad Hayes
Avec : Hilary Swank, Idris Elba, David Morrissey, Stephen Rea.
Distribué par Warner Bros.
98 mn.
Sortie le 18 Avril 2007.
Note : 7/10.

Y a-t-il encore, dans le genre du Fantastique, de la place pour un shocker satanique ? Aujourd’hui, à notre époque, difficile d’y croire. L’échec sans appel d’un remake, certes pathétique, d’un classique comme « La malédiction » aurait tendance à le prouver. Dieu, le Diable, et toute la clique, leur trouver une histoire qui arrive à tenir debout pour en reparler un peu, ne semblait pas évident. Jusqu’à ce qu’arrive « Les châtiments », nouvelle production Dark Castle (la boite de Robert Zemeckis & Joel Silver, capable du pire comme « 13 fantômes » comme du meilleur comme « La maison de l’horreur », « Gothika » ou dernièrement « La maison de cire ») et, point plutôt positif, réalisé par Stephen Hopkins (« Predator 2 », « Blown away », « L’ombre et la proie », pour ne citer que les meilleurs, le reste étant plutôt bon, un seul nanar à son actif, l’affligeant « Perdus dans l’espace », qu’il n’aime pas...). Car en allant un peu plus loin que les apparences, et qu’un verdict très sommaire et basique (et ce sont ces derniers qui vont pulluler, c’est certain...), « Les châtiments » arrive à montrer autre chose que des horreurs bibliques. Peut-être est-ce un athéisme profond qui suscite cela, mais plus on y repense, plus on pourra dire que ce film n’est pas aussi primairement religieux qu’il ne semble l’être à première vue.
Katherine Winter (Hillary Swank, très belle, et parfaite dans son rôle) était missionnaire. Elle a tout quitté, surtout sa foi, après l’exécution sacrificielle de son mari et de sa petite fille au Soudan. Aujourd’hui, elle est devenue une spécialiste de la démystification religieuse : elle prouve scientifiquement ce qu’on nomme les miracles. Elle est appelée un jour dans la petite bourgade de Haven, en plein cœur des bayous du Sud des USA. Là, une rivière est devenue rouge sang, d’étranges phénomènes surgissent. Et peu à peu, Katherine va devoir croire de nouveau à certaines choses que la science ne peut expliquer, et qui seraient liées à une fillette que les villageois veulent sacrifier : pour eux, elle est la cause de ces fléaux qui s’abattent sur eux, comme dans la Bible...
Le nom est jeté : Bible. Pourtant, rien n’est profondément religieux dans ce film, ni appuyé à fond sur la foi en Dieu ou en Satan. Souvent, tout est rattaché aux hommes, aux bons et aux mauvais, à ceux qui créent le Mal si intensément qu’ils peuvent créer de véritables miracles au travers d’une enfant qui, selon le degré de croyance qu’on a, sera l’Antéchrist (ou une entité similaire, je ne les connais pas toutes non plus) ou une sorte de creuset de forces psychiques capables de recréer ce qu’on lui a rabâché tout au long d’une partie de son enfance via une bande d’illuminés de première, une gamine qui serait une petite « Carrie » en encore plus puissant. Vu sous cet angle, « Les châtiments » gagne du coup en crédibilité et évite de sombrer dans le discours apocalyptique religieux de plus en plus difficile à croire aujourd’hui (surtout quand il est servi par des personnes bien au chaud dans leur cocon douillet, mais ceci est une autre histoire...). Aux commandes de l’entreprise, un Stephen Hopkins qui s’en sort avec les honneurs, conférant au film une patine originale (mélange de filmage réaliste combiné à des cadrages cinémascopes séant parfaitement aux visions cauchemardesques de l’histoire), et qui est arrivé à faire au final, techniquement parlant, un plutôt grand film du genre. Car de ce côté-là, on n’est pas déçu : l’histoire est assez passionnante à suivre, la gamine possède un charisme incroyable, les moments de terreur fonctionnent très bien, seul David Morrissey constitue le véritable point faible du film : celui qui fut l’amant de Sharon Stone dans le nullissime « Basic instinct 2 » confirme ici une présence proche de l’absentéisme total. Et de dire qu’au bout du compte, certains fans pourront largement apprécier « Les châtiments », shocker fantastique et d’épouvante mâtinée d’une Foi qui est plus celle qu’on trouve dans son prochain que dans une simple croyance religieuse qui ne fonctionne définitivement plus au cinéma.

St. THIELLEMENT



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