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  Sommaire - DVD -  G - L -  La Créature du marais
"La Créature du marais"
de Wes Craven
 

La créature du marais


Réalisateur : Wes Craven


Avec :
Louis Jourdan, Adrienne Barbeau


Soyons réalistes : chaque réalisateur a au moins signé un chef-d’œuvre dans sa vie (bon, au moins un très bon film) et au moins un navet. A quelques rares exceptions près. John Carpenter n’a jamais fait de navet. David Cronenberg non plus. Mi-chael Mann, David Fincher, Clint Eastwood, Stanley Kubrick, Guillermo Del Toro, John McTiernan non plus. Mais Louis Morneau (Retroaction, Fausse donne, La nuit des chauve-souris et récemment Hitcher 2, très bon) si : Carnosaur, c’est lui. Dario Argento a frôlé le nanar (Le fantôme de l’opéra, Trauma). Même Spielberg en a commis un : Hook, monumental en plus comme navet. Et Wes Craven en a signé un de bien costaud, alors qu’on en espérait beaucoup. Mais bon. Donc, le nanar du papa des Freddy, de la saga Scream, d’œuvres majeures du genre comme La colline a des yeux, La dernière maison sur la gauche, Le sous-sol de la peur et surtout de L’emprise des ténèbres signa il y a tout juste vingt ans l’adaptation du comics créé par Berni Wrightson. L’histoire est celle d’un savant, Alec Holland, qui a réussi à créer l’intelligence au sein de cellules végétales. Mais trahi par son " sponsor ", Arcane, Holland se voit attaqué dans son laboratoire. Recouvert de son sérum, il commence à muter pour devenir une créature mi-humaine, mi-plante, qui va hanter les marais, domaine d’habitation d’Arcane, pour pouvoir assouvir un jour la plus implacable des vengeances et retrouver celle qu’il aimait et qu’Arcane a kidnappé.


Le gros défaut du film, ce sont des effets spéciaux désastreux qui plombent définitivement toute réussite artistique. Enseveli sous des problèmes énormes, Craven ne réussit jamais à s’extirper de ce projet chaotique qui finit par lui échapper complète-ment. Retrouver sa patte dans cette tragédie, version écologiste de La belle et la Bête, est une perte de temps : aucun rythme, aucune scène traumatisante (et pourtant, Craven prouva par le passé qu’il était doué pour couper là où ça fait le plus mal) car en plus il voulait un film plus " grand public ". L’échec fut retentissant sur tous les plans, et donna à Craven ses pires cau-chemars qui lui permirent d’enclencher sur son petit chef-d’œuvre, Les Griffes de la nuit. Comme quoi, La créature du ma-rais a bien fait d’exister !


Un dernier point : il y eut une suite, tournée quelques années plus tard par un pape de la série Z, Jim Wynorski, sobrement intitulée Le retour de la créature du marais, et là, le miracle eut lieu : il s’agit d’une excellente série B mille fois plus réussie que la version de Craven, avec un esprit très comics et surtout une créature réellement belle ( !). Mais le vrai film sur Swamp Thing, mélange réussi d’épouvante, de gothisme, de romantisme, reste encore à faire. Enfin, on ne saluera pas l’éditeur vidéo qui ne fait rien pour améliorer les choses : le film est proposé en copie 4/3. Si au moins il y avait eu un effort de ce côté là, cela aurait pu se justifier par le fait d’inclure ce film à la DVDthèque de Wes Craven ; là, ça va être dur.


Film : 2/10 DVD : 1 :10



Bonus : bande-annonce originale.

Stéphane Thiellement



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