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  Sommaire - DVD -  S à Z -  Solaris
"Solaris"
de Steven Soderbergh
 

Solaris


Réalisateur : Steven Soderbergh


Avec :
George Clooney, Natasha McElhone, Jeremy Davies


On le sait maintenant, vu le nombre d’exemples que le cinéma nous a donné, faire un remake n’est pas toujours une bonne idée, mais il s’avère parfois que la nouvelle version peut dépasser l’original. Seule la poignée habi-tuelle d’irréductibles puristes parfois un peu aveugles et ne démordant pas de tous leurs défauts de puristes (comprenez : très têtus, pour rester poli...) refuse une telle réalité. Donc, dans les réussites, on peut citer The thing de Carpenter, La nuit des morts-vivants de Tom Savini (là, je me fais des ennemis !), La mouche de David Cronenberg. Et on peut rajouter aujourd’hui Solaris, remake du film très chiant (ah si, il faut l’avouer, l’original est un supplice !) de Tarkovsky, revu et ré-adapté par Steven Soderbergh, mais aussi par James Cameron et George Clooney dans une certaine mesure.


Les hôtes d’une base spatiale, le Prométhée, envoient un message de détresse avant de couper tout contact avec la Terre. Le psychologue Chris Kelvin est contacté par le gouvernement pour aller sur la base afin de découvrir ce qui se passe, et aussi parce qu’il est ami avec un des savants du Prométhée. A peine sorti d’un drame person-nel qui ne cesse de le miner, Kelvin part pour découvrir une fois sur place que tout cela serait lié à la proximité d’une planète, Solaris, que devait étudier l’équipe du Prométhée. Un corps céleste plus vivant qu’il n’y paraît, qui sonde autant les humains qu’eux l’observent. Au point qu’elle pourrait faire revivre le passé à Kelvin, voir même lui donner une seconde chance.


Il faut savoir une chose importante : Solaris est un film de Science-Fiction dans tout ce que cela sous-entend d’idées à priori improbables à concrétiser liées aux vies d’êtres humains confrontés à un univers extrapolé à l’extrême. Ce n’est ni Star Wars, ni Alien, ni n’importe quel autre film d’action de tout genre transplanté dans un univers futuriste. Il faut comprendre par là que Solaris serait plus un voyage métaphysique, cérébral, psycholo-gique que du pur spectacle visuel, tonitruant, ébouriffant qui vous transporte à la vitesse d’un rollercoaster sur ses montagnes russes ! A partir de là, une fois ce postulat accepté (et qui ne le fut pas vraiment, l’échec commer-cial du film le prouve, malgré la présence à l’écran des fesses de George Clooney), on découvre une expérience où une love-story se mélange au temps passé, à ce qu’on souhaite croire, au réel, au mystique. Mené sur un rythme volontairement lent, Soderbergh utilise Solaris pour observer un homme qui ne croit plus en rien, et sur-tout en lui, suite au décès de sa femme


A partir de là, Solaris va lui réveiller tous ses souvenirs de bonheur au point de lui faire croire que son passé peut-être revécu. Et tout ce qui manque à Chris Kelvin, se retrouve à ce moment là. Maintenant, il est évident que cela peut évoquer une puissance divine, mais qui dans la tête de Soderbergh et Cameron, ne tombera jamais dans le mielleux, mais plutôt dans un scientifique à échelle plus humaine, rendant plus accessible cette forme de Science-Fiction comme n’avait pas réussi à le faire Tarkovsky. Quant à George Clooney, il prouve une fois de plus qu’il peut porter toute histoire sur ses épaules si celle-ci possède des qualités auxquelles il croit. Il est difficile après l’avoir vu, d’imaginer quelqu’un d’autre pour Chris Kelvin. L’osmose Soderbergh-Clooney est de nouveau au diapason, ce qui n’était pas gagné d’avance au vu du sujet. Enfin, autre crédit pour le film : la présence de James Cameron, qui a laissé le réalisateur seul maître à bord, s’intéressant plutôt à sa vision des choses (qu’il partage), comme il l’explique à maintes reprises dans le commentaire audio.


Rien ne laisse voir une inspiration " Cameronesque " dans la manière de filmer de Soderbergh, mais la réunion de ces trois grands talents, chacun dans leur genre et leurs aptitudes naturelles, a réussi à faire de Solaris un film de Science-Fiction humain bien plus réussi que certains classiques que nous ne nommerons pas ici, par respect pour les goûts de chacun... Côté DVD, une copie visuellement splendide, cristalline, et dont les bonus peu nombreux sont compensés par un intérêt certain : des deux making-of, on préfèrera le non promotionnel où on tourne pendant le tournage, ce qui laisse voir vraiment la réalité du moment. Et aussi donc, un commentaire audio assez intéressant de James Cameron et Steven Soderbergh, qui défendent chacun leurs idées, s’apprécient vraiment mutuellement, Cameron se mettant en plus souvent en retrait, ce qui est rare pour un producteur, et donc tout à son honneur.


Film : 9/10 DVD : 8/10



Bonus : commentaire audio (en vostf) de S. Soderbergh & J. Cameron ; 2 making-of ; bande-annonce.

Stéphane Thiellement



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