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  Sommaire - Livres -  S - Z -  Le Jour des Triffides
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"Le Jour des Triffides "
John Wyndham

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"Le Jour des Triffides "
John Wyndham



8/10

 Je serais beaucoup plus optimiste s’il n’y avait pas de triffides, mais il faut les prendre en considération. Ils sont quelque chose qu’aucune civilisation naissante n’a jamais eu à combattre. Vont-ils nous prendre le monde, ou allons-nous être capables de les arrêter ?

La Terre, traversant la queue d’une comète, procure un magnifique spectacle. Mais Bill Masen ne pourra pas assister à la nuit de la comète. Il se trouve à l’hôpital, grièvement blessé aux yeux par l’attaque d’une Triffide.
Suite à un accident aérien, les semences de cette plante carnivore, sans doute créé en laboratoire de l’autre coté du rideau de fer, se sont répandues sur toute la planête. D’où des désagréments : cette plante de plusieurs mètres de haut, munie d’un aiguillon empoisonné, étant capable de se déplacer. Curieusement, les Triffides attaquent le plus souvent un être humain aux yeux, comme si elles avaient un instinct les informant que, si leur victime survivait au poison, elle serait désavantagée face aux Triffides qui n’ont pas besoin d’yeux pour repérer leurs proies.
En Angleterre, elles sont parquées dans des enclos ou des zoos. Mais voici que la comète a eu un effet inattendu : la cécité sur tous ceux qui regardaient le spectacle. Privées de gardiens, les Triffides se répandent dans les rues et les campagnes, alors que la civilisation s’effondre en raison du nombre trop peu élevé de voyants.
Bill Masen est l’un de ceux-là. Il va devoir choisir entre deux solutions : aider le maximum d’aveugles à survivre quelques temps ou essayer d’en sauver un petit nombre pour donner un futur à l’espèce humaine.
Pendant ce temps, la population des voyants comme des aveugles s’effondre sous l’effet des épidémies et des Triffides. Ces dernières agissent en groupe, communiquant entre elles, détectant leurs proies et se massant autour des groupements d’humains. Ceux-ci peuvent les repousser un temps avec le feu, mais les Triffides deviennent de plus en plus nombreuses et plus personne ne fabrique de carburant.
Datant de 1951, ce roman de John Wyndham (1) nous décrit un futur qui au moment de la catastrophe se caractérise par un développement des satellites artificiels (2) et de la lutte victorieuse contre la famine à travers le monde. Mais curieusement, Bill Masen observe dans la campagne des feux résultant des trains se consumant. Une cargaison inflammable ? Plus vraisemblablement, John Wyndham (1903-1969) écrivant en 1951, n’a pas tenu compte des progrès ferroviaires, et les locomotives sont restées à vapeur, utilisant toujours du charbon comme combustible.
Ses personnages se livrent à la spéculation, évoquant l’hypothèse d’une arme en orbite qui, peut-être accidentellement, aurait déclenché la cécité chez la population. Il reste la question des Triffides, de simples plantes (apparemment), qui semblent avoir attendu le bon moment pour déclencher la révolte des Triffides, celles qui étaient en captivité ayant uni leurs forces pour s’échapper de leurs enclos. Il reste la question de la coïncidence de la catastrophe avec celle de la révolte. Comment les Triffides ont-elles su que le moment était venu ?
Quoi qu’il en soit, l’homme est en train de perdre son statut d’espèce dominante sur la planète.
Ce roman de science-fiction a été adapté pour la première fois au cinéma (3) en 1963, puis en 1981 par la télévision britannique. Signalons une pièce de théatre montée en 2002, tandis que l’écrivain américain Simon Clark a écrit une suite "The night of the triffids" (2001), cinquante ans après "The day of the triffids", prouvant ainsi que ce roman a continué de marquer les esprits depuis les années 50.

(1) Le péril vient de la mer, Le règne des fourmis, Le village des damnés, L’herbe à vivre, La révolte masculiniste, Le temps cassé (Denoël), Choky (Opta), Les chrysalides (Terre de brume), Les transformés (Fleuve Noir), La machine perdue (Le masque), Le livre d’or : John Wyndham (Pocket)
(2) la mise sur orbite du satellite Spoutnik date de 1957
(3) Rappelons que "Le village des damnés" a été également adapté deux fois à l’écran par Wolf Rilla (1960) & John Carpenter (1995)

Damien Dhondt

John Wyndham _ Le jour des triffides _ The day of the triffids _ Traduction : Marcel Battin & Sébastien Guillot _ Folio SF n°267 _ Réédition, poche, 354 p. 6,60 euros

Une autre chronique rédigée par Emmanuel Collot est disponible dans le sfmag N° 51 en vente en kiosques du 19 février au 19 avril 2007 et après cette date, disponible en téléchargement en PDF (via un coup de fil allopass) dans la rubrique "livres en PDF" de ce site.





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