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  Sommaire - Films -  G - L -  Hannibal Lecter : les origines du mal
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"Hannibal Lecter : les origines du mal" de Peter Webber

 

Avec : Gaspard Ulliel, Gong Li, Dominic West.
Distribué par Quinta Communications.
115 mn
Sortie le 7 Février 2007.
Note : 1/10.

Ce « 1 », c’est pour la toute petite bonne partie du début, la relation entre Hannibal Lecter et sa petite sœur Mischa. Hé oui, vous l’aurez compris, autrement, ce troisième opus de la saga d’Hannibal Lecter en tant que « star », amorcée par le plus qu’excellent « Silence des Agneaux », continuée avec l’inégal mais au moins classieux « Hannibal » se clôt aujourd’hui par un ratage monumental, ni plus, ni moins. Et non, je n’ai pas oublié ni « Le sixième sens » (« Manhunter » en vo) qui est effectivement la première apparition que Thomas Harris, l’auteur des romans, ait créée de Lecter, ni son grotesque remake, « dragon rouge » (du titre du roman donc) uniquement mis en chantier à de simples fins commerciales. Déjà, à la base, faire un remake d’un film de Michael Mann, faut être un peu « mataf » ! Bref, revenons à la saga Lecter, qui vit donc ce cher Thomas Harris être plus ou moins obligé de faire une séquelle au « Silence des Agneaux » vu le carton interplanétaire tant du roman que du film. Mais dans le cas présent, c’est purement alimentaire, ce n’est pas possible autrement : regardez bien, le roman vient de sortir, le film aussi, et en connaissant le temps de création d’un long-métrage, il parait plus qu’évident qu’Harris a tout écrit dans l’urgence et... En même temps puisqu’il est scénariste ! Bon, le livre peut s’avérer un peu meilleur (je ne l’ai pas terminé, donc...) car l’imagination du lecte(u)r pourra gommer et améliorer des scènes ; le film, lui, nous donne une vision des choses qui s’avère du niveau du pire des téléfilms d’une soirée France Télévision.
En 1944, en Europe de l’Est, le jeune Hannibal Lecter a vu toute sa famille mourir sous les balles des allemands et des russes. Sa sœur et lui ont été séquestrés tout un hiver par des miliciens pro-nazis qui finirent par le plus abominable des actes pour survivre. Dix ans plus tard, le jeune Hannibal s’exile en France chez son oncle, ou plutôt chez sa tante, une japonaise devenue veuve suite à la guerre. Auprès d’elle, Hannibal va découvrir certains raffinements, faire des études de médecine, apprendre le maniement du sabre ( !!!) et commencer la longue quête pour retrouver les meurtriers de sa petite sœur et leur faire payer le prix cher. Une vengeance qui va sombrer dans la folie et faire d’un innocent petit garçon le plus dangereux des serial-killers.
OK, hé bien ça, on le croit avec Brian Cox (Lecter dans « Le sixième sens » de Mann) et bien entendu et surtout, Anthony Hopkins, qui transfigura littéralement un personnage abominable pour en extraire toute la fascination qu’il peut susciter. Et dans « Hannibal Lecter : les racines du Mal » (titre bien pompeux pour film bien miteux), c’est notre Gaspard Ulliel national qui endosse la peau du célèbre docteur. Première énorme erreur, mais alors à un point... Ensuite, les actes de Lecter auraient dû expliquer sa nature future. Or, on n’a qu’une banale vengeance perpétrée de façon extrême au travers d’exécutions piquées dans le plus basique des psycho-killers un poil violent. Même pas gores en plus, même si cela était le but recherché, tout effet étant désamorcé par quelqu’un qui ne sait pas utiliser la technique. Car derrière la caméra, et là encore, on pouvait espérer au moins une surprise agréable, se trouve le réalisateur du très beau « La jeune fille à la perle », œuvre inspirée par le tableau du même nom de Vermeer. Mais toutes les qualités de Peter Webber sont ici inexistantes, tant visuelles que de mise en scène. Enfin, de toute façon, le pire reste tout de même un scénario qui fait honte au génie fascinant d’Hannibal Lecter tel que l’imagina Thomas Harris il y a maintenant plus de vingt-cinq ans, et rempli d’anachronismes douteux ou de séquences totalement absurdes. Mais à l’époque, Harris était un écrivain digne de ce nom, qui prenait le temps d’écrire une histoire comme il la souhaitait, l’imaginait. Un véritable auteur quoi. Aujourd’hui, il n’est qu’un pion dans les griffes de Dino De Laurentiis, légende du cinéma, capable du meilleur (« Serpico », « Les 3 jours du Condor », « Dead zone », « Blue velvet », « Conan le barbare », « Le sixième sens », etc...) comme du pire (« King-Kong 2 », déjà que le 1er..., « Dragon rouge »). Mais en arriver à un tel résultat avec un tel passif, quand même, faut pouvoir l’assumer. C’est vrai que les millions de dollars arrangent souvent bien les choses mais là, vu l’énorme popularité d’Hannibal Lecter, ce n’est pas dit que ça passe. Et si Lecter existait vraiment, sûr qu’il prendrait un plaisir des plus raffinés à « déjeuner » avec certaines personnes liées à ces « Racines du Mal », lamentable préquelle à sa carrière telle qu’on la connait depuis si longtemps, maintenant.

St. THIELLEMENT

Avis de Valérie

La guerre donne naissance à des monstres. Le jeune Hannibal Lecter va le constater avant d’en devenir un.

Lorsqu’on ne s’attend pas un film du niveau du Silence des agneaux, on se retrouve face à un excellent thriller qui par ses côtés psychologiques (légers) nous laisse plonger dans l’âme humaine.
Esthétique, sans temps mort, le long métrage a une trame [1] restant intrigante, bien que prévisible.
Le plus surprenant est la prestation de Gaspard Ulliel qui en plus d’avoir un très bon accent anglais étonne par une gravitude [2] et une profondeur qui transforme notre attente en satisfaction.
Les autres acteurs sont au diapason comme Gong Li, mais également les seconds couteaux qui donnent de l’humanité à leur horreur avec notamment Rhys Ifans que l’on voit habituellement dans des rôles loufoques [3] et la petite Helena-Lia Tachovska, qui interprète la petite soeur de Hannibal, est particulièrement touchante.
Attention, le film est exempt d’angoisse, de tension et c’est l’une des raisons qui l’ont fait détester des fans de l’auteur Thomas Harris. Il s’agit d’une histoire violente, peut-être, mais aseptisée. Si l’on oublie de quelle lignée il descend, il devient un très joli film sur l’amour, la folie, la vengeance et, au final, l’humanité.

Valérie Revelut



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