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Réal. & co-scénariste : George Miller
Avec les voix de (en vo) : Nicole Kidman, Hugh Jackman, Elijah Wood, Robin Williams.
Distribué par Warner Bros.
107 mn.
Sortie le 6 Décembre 2006.
Note : 9/10.
Ça faisait longtemps qu’on n’entendait plus parler de George Miller. L’ex-toubib australien passionné de cinéma, qui révolutionna en son temps celui de son pays avec « Mad Max » (plus gros succès à l’époque d’un film australien, carton mondial, chef-d’œuvre absolu d’anticipation réaliste & violente) n’est pas très prolifique sur grand écran. Parce qu’il prend son temps, produit beaucoup pour la télévision. Depuis la mort de son associé et ami Byron Kennedy, Miller travaille ainsi. Parfois, ses projets semblent fous mais ils cartonnent comme « Babe, le cochon devenu berger » dont il réalisera la suite « Babe un cochon dans la ville », encore plus fort. Et le voici aujourd’hui aux commandes d’un dessin animé. Qu’il a mis longtemps à concrétiser, tant il souhaitait une animation absolument parfaite au profit de son histoire qu’il avait imaginé bien avant « La marche de l’empereur », le célèbre film-documentaire français. Et comme certains se la jouent plus fort que tous sur ce coup-là, hé bien ici, on leur dame le pion !
En Antarctique, le petit Mumble est le seul pingouin ne sachant pas chanter. Mais c’est un as des claquettes. Malheureusement, pour lui, il n’a pas sa place dans une telle société. Il s’éloigne donc, rencontre un groupe de pingouins d’une autre race, se lie d’amitié avec eux, et va vivre alors des aventures extraordinaires qui vont l’amener à côtoyer notre monde avant de retourner triomphalement en héros chez lui.
Un dessin animé intelligent, au message universel, bénéficiant d’une animation extraordinaire. Jugez plutôt : jamais vous n’aurez vu le grand froid sous un tel jour, splendide, brillant de mille feux. C’est dans ce contexte que l’on va suivre Mumble à l’école de la vie. Ses rencontres seront pittoresques, son intelligence nous surprendra, et son regard bleu nous émouvra. Loin de rendre un dessin animé de plus, Miller en prend certains codes et les applique à une histoire dont il a le secret pour en extirper le meilleur. Celui qui aurait pu signer un mélodrame larmoyant avec « Lorenzo », a en fait signe un pur chef-d’œuvre, plus que bouleversant. Il a crû en un cochon qui parle. Et aujourd’hui, il croit en un pingouin qui risque de modifier le sort de notre planète par son intelligence. C’est cela, conjugué à la technique plus que magnifique d’un dessin animé, qui fait la différence de « Happy Feet » avec bien d’autres largement moins réussis. Miller a le sens de la mise en scène, d’un bon scénario, bref c’est un vrai cinéaste, et ce « Happy Feet » le démontre avec succès.
St. THIELLEMENT
Une autre chronique de ce film est disponible dans le sfmag N° 50 disponible en kiosque du 16 décembre 2006 au 16 février 2007.
Après cette date ce numéro sera disponible en PDF dans la rubrique "livres gratuits" de ce site. Le téléchargmeent se fera pour le prix d’un coup de fil "allopass".
Elle est signée Andrée Cormier |