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Horus
Sortie le 4 février 2004
Réalisateur : Isao Takahata, Hayao Miyazaki
Avec :
Sophie hornton, Laurent Lucas, Catherine Jacob, Yasmine Belmadi, Michèle Moretti —>
Sélectionné au festival d’Annecy en 2003, Horus Prince du Soleil est avant tout une curiosité pour les amateurs d’animation japonaise. Sorti au Japon le 21 juillet 1968, ce dessin animé épique est le résultat de la toute première collaboration sur un long-métrage, de Isao Takahata (" Le tombeau des lucioles ", " Mes voisins les Yamada ") et Hayao Miyazaki (" Mon voisin Totoro ", " Princesse Mononoké " ou encore et entre autres " Le voyage de Chihiro "), les futurs fondateurs des célèbres et incontournables Studios Ghibli. Leur rencontre remonte à 1963, à l’époque où Takahata débutait à la réalisation sur la série " Ken l’enfant loup " (épisode 14), alors que Miyazaki apprenait le métier en dessinant des intervalles.
Si le courant est immédiatement passé entre les deux hommes, il a néanmoins fallut le coup de pouce de Yasuo Otsuka, réalisateur déjà chevronné, pour que les deux créateurs décident de prendre leur envol en commettant un film d’animation indépendant, qui va sérieusement bousculer le genre et les certitudes des Studios Töei qui régnaient en maîtres sur la japanimation.
L’histoire nous présente Horus, un jeune garçon plein de fougue qui, tel Arthur, déloge l’Epée du Soleil de l’épaule de Moog, le géant de pierre. Ce dernier, pour le remercier, lui confie l’arme mythique, avec laquelle l’enfant se lance dans un long voyage à la recherche de ses origines.
Sa quête l’entraîne jusqu’au village de Frep où n’écoutant que son courage, il rejette le pacte de Grunwald, un démon qui terrorise la région, et élimine le grand brochet, qui affamait le petit bourg en empêchant les poissons de remonter la rivière. Mais, l’enfant, accueilli comme un héros, n’est pas encore au bout de ses peines. Il doit repousser une horde de loups envoyée par le démon pour terroriser le village. En traquant le chef de meute, un loup d’argent, il rencontre Hilda, une mystérieuse et jolie jeune fille plongée dans ses pensées. Comme lui, elle a tout perdu, et cherche un sens à donner à sa vie. Mais, alors qu’une belle amitié semble naître entre les deux jeunes gens, dans l’ombre Grunwald prépare sa vengeance.
Si à l’époque de sa sortie, cet animé a littéralement dynamité les codes de l’animation japonaise, en osant sortir du cadre restrictif du film pour enfant, sur le plan strictement technique, il faut reconnaître que Horus Prince du Soleil, avec ses évidents manques de moyens (la production a été interrompue à plusieurs reprises) a quand même pris un sacré coup de vieux. Il n’en reste pas moins une œuvre culte, véritable pierre angulaire de la japanimation moderne, à découvrir à titre de témoignage historique avant la sortie de " La Petite Sorcière " (Miyazaki, 1989) le 31 mars prochain
. A moins que vous ne vouliez poursuivre l’exploration du genre avec " Le serpent Blanc ", premier film d’animation japonaise en couleur réalisé par Taiji Yabushita en 1958, qui devrait lui aussi se montrer en mars dans une version restaurée.
Bruno Paul
Note : 6/10
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