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– Que s’est-il passé ?
– Comme tu peux le voir je me suis blessé. Ce couteau de cuisine, souillé par le sang d’une personne contaminée s’est planté dans mon pied.

Quand une maladie modifiant le comportement humain se déclare au Japon on peut s’attendre à de l’inquiétude et à une résolution rationnelle du problème.

Les services de santé publique sont bien préoccupés, mais également rassurés par le fait que les moustiques, vecteurs de la maladie, sont pour le moment à l’état d’oeufs et hibernent. Curieusement, aucun des enquêteurs n’envisage un changement local des conditions climatiques, alors qu’une intervention humaine a été établie dans le processus original de contamination.

De plus, un policier se retrouve avec un couteau de cuisine planté dans son pied. En effet, la coutume japonaise suppose que l’on ôte ses chaussures dès que l’on entre dans une demeure. Je ne suis pas expert des procédures policières japonaises, mais il est surprenant qu’un policier se déchausse alors qu’il vient d’entrer en défonçant une porte-fenêtre avec un pied-de-biche.

Sur le plan graphique l’auteur manifeste toujours le talent mis en évidence dans "Duds Hunt" et "Reset" (1). L’inquiétude distillée par le dessin aurait mérité une meilleure exploitation scénaristique.

(1) édition Ki-oon

Damien Dhondt

Auteur : Tetsua Tsuitsui _ Manhole 2 _ Traduction : GB One, Ahmed Agne & Cécile Poulain _ Ki-oon (septembre 2006) _ Inédit, poche, noir & blanc, sens de lecture japonais, 210 p. 6,90 euros