(Les Pouvoirs perdus II)

8/10

Kate Beacham est une magicienne qui ne sait pas maîtriser ses pouvoirs. Elle reçoit la visite d’une bande de quatre rescapés de Glennravenne, un autre monde aux rouages médiévaux. A cause d’un livre qu’elle possède et qui provient d’un autre voyage dans ce monde... Elle tue d’ailleurs le monstre carnassier qui est à leur poursuite.
Et tout cela alors qu’elle subit le harcèlement d’une bande de fascistes comme seule l’Amérique sait en faire.

Elle va aider la bande des quatre à retrouver Caillon pour retourner à Glennravenne. Dès le début, en lisant ce texte, j’ai eu peur : la Triade Kin-héra était le berceau des dagreths de Beling et de plusieurs familles de tesbits. Le seigneur alfkindir utilisait le lopin de Hier comme un terrain de chasse aux cerfs. Et quelques Kin vivaient dans le cotha des Arpents Verts (Elle sourit).Mais aussi je souris avec crainte : allait-il me falloir un lexique pour comprendre ? Non, finalement, ça vient tout seul.

On se demande bien comment, d’un coup, Kate s’est liée d’amitié avec ces quatre créatures, dont deux sont quasiment des monstres. Le lecteur croit naïvement que le livre magique va jouer un rôle important mais c’est tout juste si les auteurs ne l’oublient pas en cours de route.
Ce roman est également un prétexte pour quelques analyses philosophiques.

Il y a quelques réflexions politiques sur les USA : Au fil des ans notre système judiciaire s’est détourné de la protection des innocents pour se soucier de celle des coupables.

A l’occasion d’un stratagème consistant à faire passer les monstres pour des gens déguisés qui vont à une convention de SF, les auteurs en profitent pour parler des « gens » qui sont aveugles (...) parce qu’ils refuseraient de (voir).

Une petite mise au point sur l’homosexualité par l’intermédiaire du personnage de Rhiana : Un tondara est quelqu’un qui a un problème. Mais les rosalle sont juste des hommes qui aiment les hommes et des femmes qui aiment les femmes. Ça n’a aucun rapport avec une maladie mentale. OK, mais personne n’avait dit le contraire !

Enfin, puisqu’on cultive l’invraisemblable dans ce roman, on n’est pas surpris de l’incroyable reportage qui présente un massacre en direct à la télévision... Ce monde est bien dur...

Et alors ?

C’est fantastique l’invraisemblable ! non ?

Alain Pelosato

La Faille entre les mondes (Les pouvoirs perdus II) - Holly Lisle et Marion Zimmer Bradley - Fleuve Noir rendez-vous ailleurs - Traduction Isabelle Troin - 296 pages