Synopsis
Magdalaine est une gente dame qui par un fatal accident (que l’on découvrira bien plus tard) est poussée à la rue est devient prostituée. Dès qu’elle l’a pu, elle s’est installée dans un endroit de qualité sous la protection de l’archevêché de Londres et offre à ses riches clients des filles propres, bien élevées et un environnement sûr où ils savent qu’aucun de leur secret sera révélé. Un soir, l’un de leur client de passage est assassiné à une centaine de mètres de là sur le parvis d’une église. Les moines à proximité voient là l’occasion de se séparer de ce lieu de perdition et Magdalaine décide, pour leur propre sécurité, de mener l’enquête.
Avis de Valérie
Les romans policiers historiques conjuguent l’intérêt d’une intrigue, la curiosité de penser avec des mentalités à une centaine de lieues des nôtres, et la découverte d’un pays à une autre époque, d’une manière ludique. En règle générale, les auteurs du genre passent beaucoup de temps à cultiver leurs connaissances sur les thèmes abordés. C’est pourquoi ils arrivent souvent à nous intéresser à des sujets que certains d’entre-nous effleurons rarement.
Ce qui joue ensuite, c’est le ton choisi par l’auteur pour narrer ses aventures (moderne ou fleurant bon le parlé du moyen-âge). Tout est affaire de mesure puisque un phrasé trop moderne peut nuire à l’ambiance et briser le charme du texte comme un langage trop éloigné de nos connaissances rebutera le lecteur. Roberta Gellis a choisi de moderniser les dialogues tout en gardant des expressions ou un vocabulaire d’époque. Contrairement, donc, à Ellis Peters, Anne Perry ou Kate Sedley, on perd quelque peu de la magie qu’offre ses livres, mais par contre, il pourra séduire un plus grand nombre de lecteurs car sa lecture est facilitée.
Le roman commence par une présentation des divers personnages. Comme l’action se déroule dans une maison close, on ne découvre que des femmes et les descriptions n’arrivent pas à se différencier suffisamment pour que l’on puisse reconnaître chacune des gueuses. Paradoxalement, l’héroïne, Magdalaine, ne nous est que peu présentée. C’est pourquoi il est peu aisé de se repérer à la fois parmi les protagonistes, mais également les lieux. La lecture est ralentie pendant les trois premiers chapitre pour ensuite s’éclaircir d’un coup lorsque l’enquête démarre véritablement. Le chevalier Bellamy d’Itchen (un personnage qui deviendra récurrent) est nommé par l’archevêque de Winchester pour retrouver le meurtrier. On découvre enfin Magdalaine par les yeux du mercenaire qui prend le temps de la détailler et c’est une surprise.
L’auteur a choisi de doter ses personnages de capacités que l’on ne voit pas habituellement à cette époque. Par exemple, Bellamy d’Itchen est un fin observateur de la Mort pour l’avoir fréquentée trop souvent. Il arrive, à force de déductions, à dresser un portrait physique du tueur. Il s’aide pour cela de l’inclinaison de la plaie ou de la marque laissée par l’arme. L’équipe des Experts de Miami pourrait en faire une de leur recrue. Magdalaine, elle, est fine psychologue. Elle fait office de profiler. Sa connaissances des Hommes, de leur fourberie ou de leurs faiblesses fait d’elle le meilleur atout que Bellamy possède, lui même étant trop perturbée par la jeune femme pour s’intéresser aux pensées des autres.
Si l’intrigue est passionnante, elle est quelques fois noyée par trop de bavardages. Néanmoins, il s’agit définitivement d’un nouvel ajout capital dans nos bibliothèques. De plus sans être une virago Magalaine a un esprit révolutionnaire pour l’époque concernant les moeurs, et l’expose avec sagesse et intelligence. Cela pourrait être anachronique mais c’est excellemment bien diffusé le long du récit. La mentalité puritaine de ces temps, l’ignorance religieuse (il s’agit encore d’un pays catholique) sont donc exposées mais cela est rendu digeste par l’esprit de l’héroïne.
Présentation de l’éditeur
En 1139, en Angleterre, meurtriers et comploteurs prolifèrent dans le pays, livré à l’anarchie et à la guerre civile. Mais Magdalaine la Bâtarde, femme au passé trouble devenue patronne de l’Old Priory Guesthouse, une maison close très privée, ne compte pas se laisser marcher sur les pieds. Protégée par deux des hommes les plus puissants du royaume, dont l’évêque de Westminster, et entourée de ses " filles ", elle mène sa maisonnée avec autorité et tendresse. Lorsqu’un émissaire du pape est assassiné devant sa maison, l’occasion est trop belle pour les moines du prieuré tout proche de se débarrasser de leurs encombrantes voisines. Aidée de ses belles pensionnaires et de son chevalier servant, sire Bellamy d’Itchen, Magdalaine va se battre bec et ongles, sur fond d’intrigues politiques et religieuses, pour faire éclater la vérité.
Fiche Technique
Poche : 398 pages
Editeur : 10/18
Sortie : 19 janvier 2006
Dimensions (en cm) : 11 x 2 x 18
Prix : en moyenne 8 €
Actuellement deux romans ont été publiés en français :
– Magdalaine la batarde
– Le diable à demeure
un troisième devrait sortir courant octobre (Bone of Contention)