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Les hommes s’accrochaient à quelques plaines fertiles, entourées par les marches et les mers de Lentt et de Qohcée. C’est en se disputant ces quelques terres qu’ils avaient construit leurs nations et leurs cultures. Les hommes des Terres Intérieures se contentaient de commercer entre eux, leurs échanges transitant principalement par "La route rouge", qui tirait son nom de la couleur des pierres qui la recouvraient. Pour eux, le monde qui s’étendait au-delà de leurs frontières était encore bien mystérieux. Les peuples des neiges éternelles de Kuinlan, Vanhaim ou Taluan faisaient partie des légendes et les noms des îles de la mer de Qohcée, Shimuhara, Valania ou Lodoss, n’évoquaient que mystères exotiques.

Traqués par les troupes de Gohra, Linda et Rémus les deux jumeaux héritiers du royaume de Paroh pénètrent dans le territoire de Nociphère peuplé d’étranges créatures qui sont autant de menaces. C’est là où demeure le peuple de Semi, la Sem ressemblant plus à un singe qu’à un être humain. Au moins la race de Sumi est connue ce qui n’est pas le cas pour Guin, le guerrier à tête de léopard.
Paradoxalement le plus inquiétant est Isht Van le Mercenaire Rouge, un déserteur ayant renoncé à son statut de prisonnier et qui s’est joint aux quatres autres fugitifs, non par idéal mais par intérêt. Sa principale occupation consiste à énerver un peu...beaucoup Linda. Ce texte datant de 1979 on ne peut s’empêcher de songer à un film sorti deux ans auparavant ou un autre aventurier cynique participait, moyennant finance, au sauvetage d’une princesse irrascible (mais non Yan, qu’est-ce qui te fait dire que je parle de toi ?).
Franchir le fleuve Kes séparant le monde civilisé de Nocifère était sans doute la seule solution, seuls des désespérés pouvant pénétrer en Nocifère. Or voici que
dirigées par la belle et redoutable Amnélys les troupes d’élite de Gohra se lancent à leur poursuite.
Se déroulant dans le même univers que Lodoss "Guin Saga" adapte l’héroïc fantaisy européenne en y ajoutant des éléments dont le caractère inattendu ne rassure absolument pas. L’auteur a choisi l’inconnu comme procédé de suspens. Les protagonistes passent leur temps à se demander quelle menace va se manifester et quand ils l’apprennent... ils ne sont pas tranquillisés pour autant.

Damien Dhondt

Kaoru Kurimoto _ Guin Saga tome 2 _ Traduction : Céline Sénaux, Illustration : Yoshitaka Amano _ Fleuve Noir, collection la Fantasy (juin 2006) _ Inédit, moyen format, 205 pages, 10 euros