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  Sommaire - Films -  G - L -  La Jeune fille de l’eau
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"La Jeune fille de l’eau" de M. Night Shyamalan

 

Réal. & scenario : M. Night Shyamalan
Avec : Paul Giamatti, Bryce Dallas Howard, Bob Balaban, Jeffrey Wright.
Distribué par Warner Bros.
109 mn.
Sortie le 23 Août 2006.
Note : 6/10.

Depuis « Sixième sens », on ne présente plus M. Night Shyamalan. Ses deux précédents films sont souvent oubliés, étant plus intimistes que ce qui fit le succès de ce jeune cinéaste surdoué. Aujourd’hui, avec le recul, le cas Shyamalan commence à montrer ses limites. A son actif, un chef-d’œuvre, le monumental « Incassable », meilleure adaptation de comics jamais faite, même si tout sort de son imagination. C’est avec ce film, parfait équilibre scénaristique entre la complexité de l’imagination de son auteur qui débouche sur une conclusion des plus implacables et pourtant si simple à appréhender, que Shyamalan révèle toute l’étendue de son talent. « Signes » démontrait sa capacité à conter une histoire extraordinaire dans le cadre d’un simple huis-clos. Avec « Le village », Shyamalan commence à trop jouer la roublardise, rendant le film pas des plus attachants, du moins à sa première vision. Et le voici aujourd’hui, au moment où le cinéaste s’est séparé de sa « maison mère » Disney avec limite de la haine (il va d’ailleurs en écrire un bouquin, selon ses dires !), de retour avec « La jeune fille de l’eau », certainement son film le moins abouti à force de trop vouloir en « prouver »...
Dans une résidence sise près de Philadelphie, le gardien Cleveland Heep (Paul Giamatti, certainement la seule réussite totale du film) découvre un soir dans la piscine commune une nymphe (Bryce Dallas Howard, la fille de Ron, vue déjà dans « Le village »). Laquelle semble être poursuivie par une mystérieuse créature alors qu’elle cherche à rejoindre son monde. Story (c’est son nom, ça commence fort !) possède en plus le don de voyance lui permettant de découvrir l’avenir de chaque locataire. Avec Cleveland, elle va devoir trouver la clé de codes lui permettant de rentrer chez elle et ainsi, d’équilibrer, aussi incroyable que cela puisse paraître, son univers et le nôtre.
Ok, d’accord, c’est le conte de fées revu et adapté par Shyamalan à notre temps, à notre quotidien. Les parallèles et métaphores sont légion, de la communauté de la résidence censée représenter l’humanité où chacun à un rôle à tenir dans le chaos de ce millénaire, à celle, bien plus personnelle et assez déroutante d’un Shyamalan qui s’est octroyé le personnage (cette drôle de manie de certains cinéastes de croire qu’ils peuvent être bons acteurs et que sans une apparition, ou comme ici carrément un rôle, le film ne tiendrait pas !) d’un écrivain aux œuvres futures qui serviront l’avenir de l’humanité pour le dirigeant qui s’en inspirera dans la gestion de son pays ! Modeste destin, à consonance en plus suicidaire quand il lui sera révélé certains points de son avenir plus personnel. En gros, Shyamalan serait un trop grand génie destiné à disparaître brutalement en plein succès, son œuvre perdurant au fil des générations. Tout cela alourdit considérablement un film qui autrement serait plutôt dans la bonne veine du cinéaste si celui-ci avait simplifié bien des points de son histoire qui aurait alors été en parfaite osmose avec la beauté de sa mise en scène, toujours fluide, riche pour les passages les plus fantastiques. Mais, comble de tout, là où Shyamalan nous avait habitué avant à générer et gérer le mystère, ici, il révèle ses effets à l’avance, trop même si on se réfère à la « mama » chinoise qui joue le guide dans les méandres de cette histoire qui se tarabiscote de plus en plus, avant de couper l’herbe sous le pied pour mieux repartir sur une autre piste. La technique devient vite lassante, et on ne peut qu’admettre que même si « La jeune fille de l’eau » reste tout de même intéressant, son inutile complexité conjuguée à une certaine prétention n’en font pas une réussite du niveau de ses autres œuvres. Lui aurait-on laisser trop de libertés cette fois-ci ? Au vu du résultat, c’est ce qu’on peut se demander. Mais cet auteur (car c’en est un, ça, c’est sûr !) est quand même assez talentueux pour signer encore quelques films dont l’échec de celui-ci ne peut que servir l’avenir de ses prochains.

St. THIELLEMENT

Pas d’accord !
Par Alain Pelosato

11/10 !

Tous les films de Shyamalan sont délicieux.
Celui-ci ne déroge pas à la règle.
Shyamalan a foi en l’espèce humaine. Son humanisme, il le présente dans ce film comme un peu niais. Mais ce n’est qu’une apparence. Il est de la même fausse niaiserie que les conte de fées. D’ailleurs, à la fin du film, laissez-vous méditer pendant que vous regardez le générique car un clin d’œil du réalisateur vous attend à la fin.
Cette histoire est une allégorie sur l’espèce humaine. Elle est représentée par les locataires d’un immeuble doté d’une piscine de laquelle sort un jour la jeune fille de l’eau.
Shyamalan croit aux ressources de l’espèce humaine pour se sauver des périls qu’elle affronte. Le tout est de savoir détecter les signes, de les décrypter afin de déterminer son mode d’action (cette question des ”signes” chez Shyamalan a bien sûr été développée dans son film du même nom).
Il y a autre chose aussi dans ce film La Jeune fille de l’eau : la Nature. Elle peut être terrifiante mais on peut la gérer également ; tout est question de signes...
Ce film de Shyamalan est un autre chef-d’œuvre.
La critique l’a descendu car le réalisateur scénariste n’est pas tendre avec elle dans ce film qui met en scène un critique arrogant et superficiel qui sera le seul personnage exécuté cruellement par Dame Nature dans le film...
Amusant non ?

Alain Pelosato



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