SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...
  Sommaire - DVD -  G - L -  Jarhead - Edition zone 2
"Jarhead - Edition zone 2"
de Sam Mendes
 

Avec Jake Gyllenhaal, Peter Sarsgaard, Jamie Foxx & Chris Cooper
Universal Vidéo

Certains cinéastes tournent peu. Parfois, c’est aussi bien. Parfois, chaque nouveau film est attendu avec une impatience non feinte. C’est le cas de gars comme Michael Mann, Paul Verhoeven (la bande-annonce de son petit dernier, un retour aux sources puisque tourné en Hollande, se balade sur le net, ça s’appelle « Blackbook » et on va en entendre parler à la rentrée, c’est sûr !), John Carpenter (bien que son travail dans les « Masters of horror » soit quand même assez décevant, mais bon...), Clint Eastwood, Steven Spielberg, Sean Penn, etc... Et dans une certaine mesure, il y a des outsiders style M. Night Shyamalan ou Sam Mendes. Celui qui récolta une pluie d’Oscars avec son savoureux « American beauty » et qui signa une œuvre bien plus aboutie avec « Les sentiers de la perdition » revient aujourd’hui avec « Jarhead ». Du nom de ces « bleus » qui partent au combat, plus précisément ici à la Guerre du Golfe. Comme Anthony Swofford (Jake Gyllenhaal, un des piliers de la prochaine génération de « grands »), issu d’une bonne famille de militaires. Qui va découvrir la réalité d’une guerre au travers de longues journées à glander, à s’épuiser lors d’exercices stupides, à se fatiguer psychologiquement avec la tension due à la menace d’une attaque, etc... Swofford rêvait d’être le Marine super-star, il a détesté être Marine qui n’est rien d’autre qu’un pauvre gusse au milieu d’un univers de gâchis de toutes sortes, ce qu’on surnomme un « Jarhead ». 
On peut reprocher à Mendes, comme pour « American beauty », de ne pas aller jusqu’au bout de ses idées, de sa critique, de son « coup de gueule ». Il y a un fond de diplomatie dans ces deux films qui empêchent de crier au génie. Mendes n’est pas Verhoeven, quand il vous voudra montrer une scène de sexe « hard », il ne fera qu’en parler ; Verhoeven ira jusqu’au bout. Ce qui nait dans notre esprit, qui peut mettre mal à l’aise, ne va que rarement plus loin avec Sam Mendes. Et c’est ce qu’on ressent souvent en voyant « Jarhead ». On flirte avec une envie de révolte, de hurler sa colère mais c’est tout. D’où cette impression de frustration à la fin d’un film somme toute assez passionnant, au vu du contexte, pour ne pas l’oublier sitôt fini. Le plus fort, c’est que ce sont les bonus qui enrichissent considérablement un film qu’on aurait aimé plus véhément, méchant, style coup de poing dans l’estomac comme ce fut le cas quand on sort de « Starship Troopers », ou « L’âme des guerriers » ou dernièrement la trilogie scandinave « Pusher » ou encore le superbe « Lord of war ». Même certaines scènes coupées auraient méritées de rester dans le film tant leur message est assez direct (voir la scène de footing nocturne). Bon d’accord, des films militaires où on dit que pour tromper le temps, on se masturbe plusieurs fois par jour, c’est assez osé par rapport à la bonne image de l’armée que veut véhiculer les USA. Mais encore une fois, tout cela reste assez sage. Et pour revenir et finir avec ces bonus, les témoignages présents dans « Semper Fi » sur la vie après le service, se révèlent bien plus forts parfois que le film. Quand la réalité dépasse la fiction... Allez, dans l’ensemble, « Jarhead » constitue quand même une bonne date dans le genre. Mais question DVD, c’est clair, il vaut mieux avoir l’édition Collector.

Note film : 9/10
DVD : 8/10 : copie excellente, format d’origine 2.35, image 16/9ème anamorphique - Bonus : disc 1 : commentaire audio de S. Mendes et du scénariste William Broyles Jr., scènes coupées, interviews ; disc 2 : journal de tournage, reportage sur l’après-service militaire, les origines du film.

St. THIELLEMENT



Retour au sommaire