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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  House of the dead
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"House of the dead" de Uwe Boll


Avec Jonathan Cherry
Tyron Leitso
Ona Grauer
Jurgen Prochnow
2003

Une demi-douzaine de jeunes veut se rendre sur une île perdue, l’Île de la Mort, afin de participer à une énorme rave-party sponsorisée par Sega. Seul le téméraire capitaine Kirk accepte, contre une forte rémunération, de les conduire sur l’île, réputée maudite. Et, en effet, l’endroit est infesté de zombies !

Massacré par la critique et le public (quinzième plus mauvais film de tous les temps selon IMDB !) l’œuvre (!) de Uwe Boll débarque donc en DVD après quelques années d’attentes, même ses distributeurs ayant été refroidis à la vue du produit fini. Pourtant, il serait malhonnête de dire que l’on s’ennuie à la vue de cette effarante HOUSE OF THE DEAD. Au contraire, on s’y amuse beaucoup.
Volontairement ou non, Uwe Boll a accouché d’un savoureux nanars qui sera sans doute redécouvert à sa juste valeur d’ici quelques années, celle d’un chef d’œuvre du Z, à l’instar des mythiques VIRUS CANNIBALE, ZOMBI HOLOCAUST et autres L’AUBE DES ZOMBIES. Car le métrage s’apparente réellement à un bis italien des années 80, avec tous les clichés et scènes débiles indispensables à un tel produit.
HOUSE OF THE DEAD c’est la nullité à l’état pur, sans adjuvent douteux et sans la moindre prétention : un monument de conneries tellement incroyable que le spectacle devient fatalement jouissif !
Le scénario, tout d’abord, est effarant de simplicité. Jeunes + rave party + zombies = massacre ! Le métrage se fiche complètement de ses personnages, présentés dès l’introduction par un narrateur se déclarant directement le seul survivant. Tant pis pour les surprises ou le suspense. Notre homme nous décrit donc ses amis : la Noire "se prend pour Foxy Brown", la blonde est une bimbo débile, le beau gosse "n’a rien entre les oreilles mais on ne peut pas tout avoir", etc. Uwe Boll s’amuse donc en multipliant les punchlines idiotes, n’hésite pas à montrer l’un des personnages vomir sur sa copine et, surtout, se lance dans un concours de "plan nichon". Là aussi on retrouve l’enthousiasme bienvenu des réalisateurs bis ritals : dès qu’une fille est à l’écran, il faut qu’elle retire son T-shirt, même (et surtout !) sans raison valable. Très drôle.
Or donc nos personnages ratent leur bateau sont bien embêtés car comment rejoindre l’Île où se déroule la méga soirée Sega et qui porte le nom absolument pas évocateur d’Île de la Mort ? Avec l’aide d’un contrebandier, joué par Jürgen Prochnow, célèbre pour son rôle dans LE BATEAU. Et, bien sûr, notre homme est justement présenté comme...le capitaine du bateau. Rires ! Pour ne rien arranger ce capitaine se nomme Kirk, ce à quoi un de nos héros rétorque aussitôt "Capitaine Kirk ? Et monsieur Spock alors" Re-rires !
Bref, chacun embarque sur le vieux rafiot et part vers l’île tandis qu’une flic locale course notre capitaine Kirk, soupçonné de cacher des cigares cubains (bof !) et des caisses de gros flingues (ah ! ah)
Un peu plus tard, un marin offre un crucifix à la bimbo (qui a évidemment retiré son T-shirt) et lui conseille de le garder. "Pourquoi ?" demande la blonde. "Parce qu’il faut se protéger" répond notre vieux loup de mer. "Pas la peine, je prends la pilule" rétorque la demoiselle. A ce niveau, toutes les limites sont franchies et le spectateur ne peut que se tenir les côtes en riant de bon cœur !
Un tel concentré de bêtises en moins d’un quart d’heure laisse craindre que Uwe Boll ne puisse tenir la distance mais heureusement il n’en est rien et la suite ne vas décevoir les amateurs ! Car, rapidement, l’action se met en place et n’arrête quasiment plus.
Nos petits jeunes deviennent des experts en démastiquage de zombies (merci les armes de contrebande), une asiatique survivante nous montre qu’elle connaît le kung-fu (logique !) et tout ce petit monde entame un massacre hallucinant, dans lequel le gore synthétique (mais généreux), les ralentis intempestifs et le bullet-time ont la vedette. Notre asiatique, drapée dans le drapeau américain et nommé Liberty, constitue d’ailleurs un élément Z particulièrement jouissif mais le métrage en comporte tellement qu’il serait fastidieux de les dénombrer tous. Les nostalgiques de Fulci ont même droit à des morts vivants nageant sous l’eau pour attaquer leurs malheureuses victimes. Un grand moment !
Pour aggraver son cas Uwe Boll truffe le métrage de passages directement issus du jeu vidéo. Un protagoniste tire donc sur un mort-vivant et, hop, on case un monstre made in Sega qui se prend une balle dans la tête. C’est sans doute l’idée la plus saugrenue du métrage et, à elle seule, elle lui donne définitivement un côté complètement débile. Sans que l’on puisse déterminer si tout cela est volontaire ou pas.
HOUSE OF THE DEAD continue donc son petit bonhomme de chemin et s’oriente vers une gigantesque et bordélique séquence de guérilla entre humains et zombies survitaminés. Tous les trucs de mise en scène sont alors mis à contribution, Mr Boll ne se refusant aucun excès dans sa représentation délirante de l’inévitable siège d’un lieu clos par les hordes infernales. Têtes explosées et jets d’hémoglobine s’enchaînent sans le moindre temps mort, avec une bonne santé rarement vue ces dernières années. Des effets spéciaux d’ailleurs plutôt bien fichus mais un peu ringards qui participent pleinement au climat Z de l’ensemble du métrage.
Avec sa musique techno boum boum capable de faire exploser vos enceintes et de réveiller les voisins à 10 kilomètres à la ronde, sa réalisation totalement "autre" (esbroufe complète, avant-gardisme décoiffant ou manque complet de talent, la question reste posée !), ses acteurs réduits à des silhouettes sexy déclamant des dialogues hallucinants, ses litres de sang et son intrigue minimale, HOUSE OF THE DEAD constitue un plaisir coupable assez savoureux. Pratiquement chacune des répliques vaut son pesant de cacaouètes ("pourquoi vouloir l’immortalité ?" demande un curieux "pour vivre à jamais" réplique avec sérieux le méchant ) et les situations les plus connes se multiplient jusqu’au combat final à coup de sabre particulièrement décalé !
Bref, HOUSE OF THE DEAD est un régal absolu pour les fans de cinéma Z. C’est confondant de nullité et donc absolument indispensable. Et c’est toujours bien bien meilleur que DOOM ou les films d’horreur PG-13 !
Vivement conseillé pour les soirs de déprime !

Cote : 6/10

PIZZOFERRATO FRED (2006)



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