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Scénaristes : A. Aja & Gregory Levasseur
Avec : Dan Byrd, Aaron Stanford, Kathleen Quinlan, Emilie De Ravin, Ted Levine.
Distribué par 20th Century Fox.
103 mn.
Sortie le 21 Juin 2006.
Note : 10/10.
Le choc. A ce point-là, on ne s’y attendait pas. D’Alexandre Aja et Gregory Levasseur, on ne connaissait que leur premier film, « Furya », plus intéressant sur la forme que sur le fond et passé quasiment inaperçu. Arrive alors « Haute tension », ce shocker horrifique remarquable, la seule vraie réussite du genre dans notre cher pays, signé par deux fondus du genre qui en plus se révélèrent
Surdoués. Et quand on apprend qu’ils planchent sur un remake du très surestimé « La colline a des yeux » de Wes Craven, on espère beaucoup. Au vu du résultat, tout est dépassé, et ce remake constitue un des films d’horreur les plus violents et sauvages jamais vus. Le tout avec un sérieux et une intelligence adéquate.
Une brave famille traverse un désert en plein cœur des USA (note : recréé au Maroc !) quand leur voiture fait une embardée suite à l’éclatement d’un pneu. La suite plonge en plein cauchemar avec l’attaque surprise d’une troupe de dégénérés cannibales qui voit en eux de la pitance pour quelques mois.
A la base donc, un des plus célèbres « survivals » des années 70 bourré de lacunes scénaristiques, fauché, aux limites du Z. Là-dessus, Aja et Levasseur plantent de nouvelles bases, plus riches et solides, tout comme l’ensemble de leurs protagonistes, proies et chasseurs. Et pour bien rendre compte de l’horreur de la situation, ils n’hésitent pas à montrer jusqu’au bout les actes de barbarie infligés par les cannibales, tout comme ceux qu’infligeront les survivants devenus après quelques morts effroyables, de véritables tueurs en puissance ayant perdu toute considération pour la vie de leurs adversaires. Lesquels descendent des troubles génétiques des expériences nucléaires, montrés au travers de physiques plus cauchemardesques les uns que les autres. Si le film prend un peu de temps à vraiment plonger dans l’horreur et la terreur, dites vous qu’une fois dedans, vous n’en ressortirez plus. Vous n’êtes plus lâchés, et pourtant, par moments, vous aimeriez respirer un petit peu. C’est à ça qu’on reconnait que le but est atteint, que « La colline a des yeux » supplante aisément son modèle, que le film n’est pas uniquement un catalogue d’atrocités, qu’intrigue et personnages ont une vie, pour qu’on ait tant envie de se répéter un des plus célèbres slogans publicitaires créés pour un film, en l’occurrence celui de « La dernière maison sur la gauche » de Wes Craven : dites-vous que ce n’est qu’un film.
St. THIELLEMENT
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