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– Ca fait seulement 15 ans qu’elle est avec moi. Elle ne sait même pas encore sortir de son corps, ni léviter. Elle ne sait rien faire...une vraie novice. Et toi ?
– Je suis un honnête Tengu de 120 ans d’existence.

La jeune Shinobu se nourrit dans les poubelles et vit dans la rue, son maître ayant décrété qu’un vrai Tengu (1) ne peut habiter dans une maison.
Cependant alors qu’elle souhaite revoir la maison de son enfance, elle s’aperçoit que son frère y vit toujours en compagnie de Shinobu...elle. Son maître lui fournit une explication : il y a quinze ans, lorsqu’il l’a transformé en Tengu, il l’a remplacé par un double. Or le maître réalise que ce double n’est pas son oeuvre et Shinobu découvre que son maître peut paniquer. C’est le début des désillusions, son maître ne réagissant même pas lorsqu’elle lui apprend qu’elle vient de trouver son corps dans un tiroir.
Exploitant la capacité des Tengu à voler Iô Kuroda (2) utilise des angles de vue vertigineux, tandis qu’il nous démontre que la société des Tengu peut être aussi chaotique que la société humaine.

(1) créature du folklore japonais mi-homme, mi-corbeau
(2) cf. sa trilogie sur les aubergines éd. Casterman, collection Sakka

Damien Dhondt

Auteur : Iô Kuroda _ Le clan des Tengu, tome 1 _ Traduction : Xavier Hébert & Naomoiki Satô, Adaptation graphique : Yann Escarment _ Casterman, collection Sakka (mai 2006) _ Inédit, moyen format, noir & blanc, sens de lecture japonais, 240 p. 9,95 euros