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Paru initialement en 1996 chez Rivages/Fantasy, Le Vin des Dieux est l’un des romans de fantasy les plus inventifs de ces dernières années.


Le jeune prince Armatus a dégusté le magique vin des dieux et... a vu disparaître la moitié gauche de son corps ! Le roi, son père licencie les responsables. Arrivent alors quatre personnages mystérieux : une gouvernante, une sorcière, un alchimiste et un guerrier. Avec eux, Armatus entreprendra une quête en quatre parties, quatre épreuves, à l’issue desquelles il retrouvera son corps mais... à quel prix... Le roman est très brillant, superbement écrit (et traduit), oscillant sans cesse entre poésie et ironie, entre premier et second degré. Les personnages/héros savent qu’ils évoluent dans le cadre d’une histoire, à laquelle ils doivent faire honneur. Cette alternance constante déstabilise le lecteur, qui ne sait plus toujours sur quel pied danser, mais s’amuse follement, grâce aussi aux nombreux néologismes. L’épisode des ‘poulpiquets’, entre autres, est désopilant. Fond et forme se fondent parfaitement dans ce qu’il faut bien appeler un beau petit chef-d’œuvre. Une réédition en poche qui s’imposait.


Le Vin des Dieux, John Barnes, J’ai lu, traduction : Monique Lebailly, 386 p.


Bruno Peeters