"Star Wars : Planète rebelle"
Greg Bear
Editeur :
Presses de la Cité (5 octobre 2000)
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"Star Wars : Planète rebelle"
Greg Bear
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(Star Wars)
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Greg Bear, auteur de science-fiction jadis associé au cyberpunk, mais qui s’est éloigné de ce mouvement, créateur prolifique et imaginatif, se devait d’apporter sa pierre à l’édifice Star Wars.
Sa perspective se situe dans le prolongement du dernier film de Lucas. Anakin Skywalker, qui joue un grand rôle dans l’épopée, mérite en effet un traitement particulier. On a appris, par La Menace fantôme qu’il est un esclave de la planète Tatooine, gagné au jeu par le maître Jedi Qui-Gon-Jinn et enlevé à sa mère à l’âge de neuf ans. Trop tard, en dépit de ses dons éblouissants, pour devenir Jedi à son tour : les Padawans, apprentis-Jedis, sont généralement repérés dès leur première année, et leur entraînement commence immédiatement. Sinon ils risquent, suivant la mythologie de Star Wars, de sombrer dans le côté obscur de la force. Mais Qui-Gon-Jinn réussit à l’imposer au conseil. Le maître est maintenant mort ; le jeune maître Obi-Wan-Kenobi le remplace. Autant Qui-Gon-Jinn était le maître qui convenait à Anakin, par son non-conformisme et ses conflits fréquents au Conseil des Jedis, autant Obi-Wan, plein de bonne volonté, manque de l’envergure nécessaire.
Souvent dépassé par son Padawan, Kenobi s’avère davantage un copain que le maître à la fois ouvert et ferme qu’aurait nécessité le caractère rétif d’Anakin. Le garçon a mal vécu la séparation d’avec sa mère, sent facilement la colère l’envahir, sans pouvoir la convertir en énergie bénéfique. Des zones d’ombre l’inquiètent et le tentent, tout un côté obscur, une puissance sauvage qui ne demande qu’à s’exprimer. Ces défauts peuvent être utilisés dans la mission qui lui a été confiée pour le discipliner. Mais de ce parcours initiatique accompli lors d’un voyage avec Obi-Wan sur la mystérieuse planète Zonama Sekot, dont toutes les réalisations matérielles sont douées de vie. Anakin ne sortira guère transformé. Enrichi de diverses expériences, mais toujours aussi déchiré et n’aimant pas la confusion qu’il trouve en lui.
Un roman distrayant, sorte de parcours obligé, bien éloigné des réussites qu’étaient Éon, Éternité et Héritage.
Planète rebelle (Star Wars), Greg Bear, traduit par Jean-Marc Toussaint, éd. Fleuve Noir, 2001, 418 pages.
Roland Ernould
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