(Slither)
Réal. & scén. : James Gunn
Avec : Michael Rooker, Gregg Henry, Nathan Fillion, Elizabeth Banks.
Distribué par UIP
96 mn.
Sortie le 19 Avril 2006.
Note : 8/10.
Vous connaissez James Gunn ? Non ? Et pourtant, si, vous allez voir. Après un passage chez Troma (boite spécialisé dans l’horreur crade complètement barrée, dont le fer de lance fut la saga « Toxic avenger » et au moins une sorte de chef- d’œuvre mais pas vraiment labellisé Troma, « Mother’s day »), Gunn gagne la consécration en signant les scripts de Scooby-doo 1 & 2. Jusque là, ça fait peur. Mais si on veut lui laisser une chance pour un film avec un titre aussi débile mais rigolo que « Horribilis », ce sera avec l’excellent remake de « Zombie », à savoir « L’armée des morts » qu’il écrivit. Maintenant, vous connaissez James Gunn et vous êtes prêts à découvrir « Horribilis ».
Une petite ville américaine comme tant d’autres, avec son lot d’abrutis, de politiciens corrompus, de dingues de la gâchette, de vrai héros, etc... Un jour, une météorite s’écrase dans la forêt voisine et contamine le plus grand notable de la bourgade. Lequel mute rapidement en une sorte de magma de chairs croisé avec une pieuvre géante. Quelques victimes plus tard, et après fécondation de l’une d’entre elles, les germes extra-terrestres sont libérés sous forme de limaces gluantes à la rapidité effarante. Le seul moyen de les éliminer : tuer la créature-mère.
Un court résumé qui laisse bien entrevoir le nombre assez conséquent de références auxquelles on va avoir droit, le film confirmant cela au double. « Horribilis » est une sorte de parodie de science-fiction horrifique qui pioche allègrement dans toute la culture du genre, le lien le plus direct étant l’excellent « Night of the creeps » (« Extra-sangsues » en vf) de Fred Dekker et ses limaces (d’où le lien direct, hé oui !) venues d’ailleurs et pourchassées par un Tom Sullivan (le héros de « Fog », le vrai, le seul, celui de Big John, hein !) en flicard à la Bogart. C’est en même temps là que le bât blesse un peu, par ces références alignées sans approche personnelle par moments. Mais ceci ne constitue qu’un détail par rapport à l’ensemble, jouissif pour l’amateur de gore outrancier et de monstres visqueux, ainsi que d’un humour plutôt réussi tout au long du film, évitant ainsi le film de sombrer trop profondément dans un ennui répétitif. Car si Gunn passe plutôt bien le cap de l’écriture, ce n’est pas encore ça derrière la caméra : « Horribilis » manque quand même de rythme et de réactualisation de son intrigue pour la faire avancer correctement vers un final dantesque. Côté humour, la palme revient sans nul doute à Gregg Henry en maire véreux, pourri, plus républicain que Bush, con comme ses pieds, et assez lâche. Il constitue sans nul doute le meilleur personnage écrit par Gunn qui à part ce qui a été dit antérieurement, livre avec « Horribilis » un premier film sauvé par son petit grain de folie, sa démesure, des qualités pas tout le temps mises en avant par la mise en scène et le scénario mais qui évitent au film de sombrer dans le Z le plus total comme ceux qu’il écrivait pour Troma. Non, là plutôt, pour Troma, « Horribilis » serait le haut du panier de leur catalogue. Et pour nous, une série B relativement fun, bien foutue niveau effets spéciaux (très important, ça, avec les limaces tueuses !) qui a la chance de pouvoir sortir au cinéma. Dans ce cas-là, c’est un coup de pouce salutaire et mérité, qui ne tuera pas le genre comme d’autres qui n’en méritaient pas autant.
St. THIELLEMENT
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