"La Parabole du semeur"
Octavia E. Butler
Editeur :
Au Diable Vauvert (2 novembre 2001)
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"La Parabole du semeur"
Octavia E. Butler
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C’est la merveilleuse et tragique histoire de Lauren Olamina, jeune black née d’un père révérend et d’une mère junkie, dans une Californie chaotique. La particularité de Lauren est de posséder un lien hyper empathique lui permettant de ressentir physiquement les émotions de tout être vivant. Ce qui est une faiblesse dans cet univers sans futur à l’odeur de mort qu’est devenu le comté de Los Angeles où Lauren réside. Un limes s’est installé à Robledo, ville à dominante hispanique et noire. Il sépare deux mondes : celui des bas-fonds, et de ses zombies, et celui des citadins de Robledo. Toutes les nuits, le quartier s’organise sous la forme de milice municipale devant le laxisme de l’État et d’une police autant corrompue qu’impuissante. Car la nuit amène son cortège de traîne-misère, de dealers, de pyromanes défoncés au “fuego”. Alors commencent les scènes de pillages, de tueries, de viols et de tortures. C’est par une de ces nuits semblable à une autre que Lauren voit sa famille massacrée, ainsi que bon nombre des membres du quartier, en ce 31 juillet 2027. Avec quelques compagnons d’infortune, Lauren prend la direction du Nord dans un voyage d’espoir. Sur le chemin, elle leur lira Semence de la Terre, sa bible où elle consigne ses réflexions sous forme de parabole. Le temps du changement est peut-être arrivé. Il faut prêcher et fonder une nouvelle communauté sous le signe de l’espérance, de la tolérance et s’éloigner de cette barbarie à visage humain. Voilà le but de Lauren qui tente, au travers de son message “évangélique”, de suivre la voie de son père. Le XXIe siècle américain décrit par O. Butler suinte la violence urbaine, et sa banalisation, ainsi que l’incompréhension interethnique aggravée par les disparités d’ordre économique : haine de l’autre, haine des possédants ou de ceux qui en ont l’apparence. Ce livre empreint de réalisme, dans la lignée de Tous à Zanzibar (1968) et de L’Orbite déchiquetée (1969) de J. Brunner, aurait pu s’intituler Trousse de survie en milieux hostiles, titre que n’aurait sûrement pas renié Maurice Dantec.
La Parabole du semeur, Octavia E. Butler, Au diable Vauvert, 392 p., traduction de l’américain par Philippe Rouard.
A. Marcinkowski
B.
K.-H. Scheer et C. Darlton
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