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  Sommaire - Livres -  G - L -  L’Opéra de sang : T.1 - La danse des Ombres Tanith Lee
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"L’Opéra de sang : T.1 - La danse des Ombres Tanith Lee"
Tanith Lee

Editeur :
Éditions de l’Oxymore
 

"L’Opéra de sang : T.1 - La danse des Ombres Tanith Lee"
Tanith Lee



Rachaela, à vingt-neuf ans, est de nature effacée. Elle vit seule, à Londres, depuis quatre ans, depuis la mort de sa mère, une femme tyrannique qui l’a élevée dans la crainte de la famille de son père. Sur lui, qu’elle n’a jamais connu, elle n’a aucune information. Récemment, elle a pris un emploi de vendeuse dans une librairie vieillotte. C’est là qu’un notaire lui fait parvenir une lettre de sa famille, les Scarabae. Ceux-ci l’enjoignent à les retrouver. Elle refuse.
Mais, l’appartement où elle a toujours vécu est exproprié et son employeur lui fait comprendre qu’il ne peut plus la payer. Le piège se referme. Elle cède à l’insistance du notaire et se retrouve à La Demeure, une immense maison, totalement isolée sur la lande. Elle découvre un univers étrange, une sorte de labyrinthe baroque où la lumière ne pénètre qu’à travers des vitraux et les résidents semblent tous avoir atteint un âge canonique. Rachaela comprend qu’elle est la dernière descendante de cette famille sur laquelle pèse une malédiction et que sa présence s’inscrit dans un plan ourdi depuis sa naissance. La Jeune femme y rencontre Adamus, qui se dit son père et vit reclus dans une tourelle. Malgré ses luttes, ses tentatives de fuite, elle reviendra, reprise par des liens dont elle ignore tout, pour jouer le rôle qui lui a été dévolu.

Depuis la parution de son premier roman, Le Réveil du volcan, en 1975, Tanith Lee a construit une œuvre fondée sur les univers mythiques et magiques et laisse une large part à l’onirisme, à la sensualité, voire l’érotisme. Elle donne à la femme, le premier rôle. Ses héroïnes sont des battantes, à l’image de leur créatrice. Ses livres, initialement s’inscrivaient plutôt dans une veine de fantasy, avec une quête et un destin à accomplir après avoir surmonté moult obstacles.
L’Opéra de Sang, commencé en 1992, se place dans un contexte différent. C’est un roman d’ambiance, se déroulant dans des espaces clos et développant dans une atmosphère confinée, un sentiment d’enfermement à la fois physique et psychique. L’héroïne, qui a depuis sa naissance évolué dans un cadre étriqué, semble être la proie des événements. Elle se laisse porter par les autres, le hasard, le destin. Mais jusqu’à quand ?

Cet auteur prolifique est reconnu comme une conteuse exceptionnelle, sachant tirer de la magie des situations les plus banales, réussissant à trouver dans les gestes quotidiens matière au merveilleux. Il en est ainsi, par exemple, pour la description de La Demeure et de ses habitants, donnant de la première une image à la fois sombre et chatoyante, éclairée par les couleurs des vitraux magnifiés par la lumière et des seconds des portraits touchants et inquiétants.
Si le type de narration employé par Mme Lee est bien adapté au sujet, il est cependant d’une approche moins aisée que celle de ses romans de fantasy.

Tanith Lee, avec L’Opéra de Sang, revisite en une trilogie le thème du vampire. Toutefois, elle adopte une approche différente toute en sensibilité, porte un regard neuf sur ces « monstres », a une perception novatrice de ces personnages tout en conservant leur aura de mystère, d’étrangeté et ...d’angoisse.

Serge Perraud

L’Opéra de sang : T.1 - La danse des Ombres, Tanith Lee, Éditions de l’Oxymore coll. Manières Noires, octobre 2005, 384 pages, 23 €





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