"Portulans de l’imaginaire, tome 4 : Cruels miracles - Contes de la mort, l’espoir et la sainteté"
Orson Scott Card
Editeur :
L’Atalante (28 mars 2002) - La dentelle du cygne
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"Portulans de l’imaginaire, tome 4 : Cruels miracles - Contes de la mort, l’espoir et la sainteté"
Orson Scott Card
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Orson S. Card présente dans ce recueil, six nouvelles dont l’axe de réflexion est la religion. L’auteur affirme que le récit de science-fiction est le mieux adapté aux États-Unis pour parler de religion. Cependant, cette volonté affichée ne convainc pas entièrement car l’intérêt des récits est inégal.
Une nouvelle domine les autres par sa qualité : “Œil pour Œil”, qui a d’ailleurs obtenu le prix Hugo. Mick est un adolescent doté d’un pouvoir qu’il comprend mal, mais qui lui permet de provoquer des maladies ou de tuer les gens qui l’énervent. C’est le même principe que dans le cycle d’Alvin le Faiseur, où la religion côtoie la magie. “Œil pour Œil” nous plonge immédiatement dans un univers sombre et passionnant.
“Mets de Roi” est une nouvelle dérangeante qui force à réfléchir sur la responsabilité et la culpabilité de l’Homme. Il s’agit ici du cas du Berger, homme silencieux qui se charge d’entretenir un troupeau d’humains pour fournir de la nourriture à son roi extraterrestre. C’est un récit fort que l’auteur met en relation avec la situation des Juifs dans les camps de concentration.
Trois autres nouvelles reprennent des thèmes plus conventionnels : la mort (“Dieux mortels”), les rites étranges (“Sacré”), le jusqu’au boutisme religieux (“Comte de Sainte-Amy”). Le dernier récit, “Grâce salvatrice”, traite d’un problème typiquement américain, le télévangélisme. Cette nouvelle, aux dires de l’auteur, fut la moins comprise et il est vrai que sa présence dans un recueil de science-fiction peut surprendre. Elle pourrait être tirée d’une publication religieuse.
L’œuvre d’Orson Scott Card est imprégnée de religion. Il va ici au bout de sa logique en créant des histoires illustrant des concepts religieux. Les nouvelles ne sont pas toutes exceptionnelles, mais “Œil pour œil” et “Mets de Roi” mettent pleinement en valeur l’immense qualité de conteur d’O.S.Card.
Cruels miracles, Orson Scott Card, Ed. L’Atalante, Traduction : A. Mousnier-Lompré et L. Carissimo. 220 p.
Chistophe Del Rosario
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