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Sommaire - Interviews -  Ken Colley (Star Wars)


"Ken Colley (Star Wars)" de GILLES DEMURGE


Personnage : Amiral Piett

Reportage : RICHARD BLIN Et GHISLAINE MELOU
Interview Et Texte : GILLES DEMURGE

Ken, es-ce que vos enfants ont vu Star Wars ?

Désolé, mais je n’en ai pas. Quoique, d’une certaine façon, je peux dire que j’ai trois millions d’enfants sur les cinq continents, si l’on compte mens fans Mais il faut être honnête, ce n’est pas moi qui les ai faits. Leur véritable père, c’est mon personnage, le capitaine Piett. Je devrais dire l’amiral Piett puisqu’il a pris du galon d’un épisode à l’autre.

Avez-vous la collection complète de Star Wars dans votre v idéothèque ?

Non, j’ai honte de l’avouer, je n’ai aucune vidéo de Star Wars à la maison. Je me suis promis de les ac heter, mais je ne l’ai jamais fait, du moins pas encore.

Et pourquoi ?

Tout simplement parce que je suis plutôt paresseux. Et, croyez-moi, c’est un vrai problème.

Mais peut-on réussir une carrière de comédien quand on est paresseux ?

Je ne peux parler que de mon cas personnel. Or le fait est que je suis plutôt fainéant et que je suis devenu acteur par accident, je devrais dire par hasard. Vous savez, dans ce métier, on passe un temps fou à ne rien faire. Entre deux tournages bien sûr, mais on passe aussi des heures et des heures à attendre entre deux scènes. Si on ne sait pas s’occuper, cela peut devenir ennuyeux à mourir.

Quel est votre épisode préféré ?

« L’Empire contre-attaque » ! Pour moi, c’est le meilleur épisode, à tous points de vue. Questions scénario, c’est le top. Parmi tous les tournages que j’ai effectués, c’est le plus réussi. Si on regarde les différents épisodes, l’un après l’autre, cela saute aux yeux.

Comment expliquez-vous que « l’Empire contre-attaque » est (du moins selon vous) l’épisode le plus réussi ?

C’est très simple. « La guerre des Etoiles » a toutes les qualités, mais aussi les limites, d’un premier film. Mais il a rencontré un tel succès que la production a bénéficié d’un budget bien plus important pour tourner « l’Empire contre-attaque ». Cette fois, Georges Lucas avait vraiment les moyens de ses ambitions.

L’argent ne fait pas tout ...

Je suis d’accord. Selon moi, ce qui a fait la différence, c’est que tous les comédiens et les techniciens étaient hyper motivés, gonflés à bloc. Nous formions vraiment une vraie équipe. Franchement cela se voit à l’écran. En comparaison, la Guerre des Etoiles a été un film bien plus ordinaire.

Aviez-vous conscience, pendant le tournage, que le côté obscur symbolisait le nazisme ?

Honnêtement, non. J’ai compris le sens profond du film plus tard, lors de sa sortie en salle. Pendant le tournage, vous savez, je tournais une scène après l’autre, je n’avais pas une vision globale du film. En plus, Georges Lucas ne m’avait pas présenté le scénario sous cet angle. Mais tant mieux, c’est ça la magie du cinéma. Les personnages ont une autre dimension que celle que l’on imaginait en les interprétant. Cela me convient tout à fait.

Après coup, qu’est-ce que cela vous fait d’avoir été dans la peau de l’équivalent d’un nazi ?

Ecoutez, je n’en étais pas à mon premier rôle de méchant. J’ai été Hitler dans un précédent film, c’est dire .... Cela ne m’a pas empêché de jouer le rôle de Jésus-Christ dans un film des Monty Python. Je peux dire que j’ai été servi...

Vous vous sentez plus à l’aise dans la peau d’un nazi ou dans celle d’un personnage positif, d’un « gentil ».

En tant qu’acteur, je préfère de loin les rôles de méchant. D’abord parce que c’est plus intéressant à jour. Pour ma part, je suis plutôt un gentil. Mon principal loisir, c’est le jardinage, c’est dire.... Mais je sais aussi qu’il y a une part négative, autrement dit un côté obscur, en chacun de nous. Et c’est cela qu’il est passionnant de faire ressortir. C’est pourquoi je regrette que les méchants, au cinéma, sont trop souvent méchant à 100 %, ce qui est une interprétation caricaturale de la réalité. En cherchant bien, on s’aperçoit que les personnes les plus détestables ont au moins une facette sympathique. C’est ce paradoxe qui est intéressant pour un acteur.

Dans « l’Empire contre-attaque », votre personnage, le capitaine Piett est un être entièrement soumis à Vador. Etes-vous d’une nature plutôt soumise dans la vie privée ?
Avec les femmes seulement. Je plaisante bien sûr... Non, je ne pense pas être quelqu’un de soumis. Pour bien faire, il faudrait poser la question à mes proches.

Ce n’est pas dur, pour vous, de n’être pas présent dans l’épisode 2 de Star Wars ?

Je n’ai pas vraiment le choix : mon personnage, l’amiral Piett, est mort dans un épisode précédent. Cela dit, je n’ai pas été le plus mal loti. Piett est tout de même le seul officier impérial qui a survécu pendant deux épisodes.

Comment expliquez-vous la longévité exceptionnelle de l’amiral Piett ?

C’est très simple. Au départ ? Georges Lucas n’avait pas prévu Piett dans « le Retour de Jedi ». Mais il a reçu un abondant courrier de fans qui souhaitaient en savoir plus sur mon personnage. Alors Georges m’a téléphoné pour me dire : « Ken, tiens-toi prêt, Piett va reprendre du service ! ». Pour moi, c’était une excellente surprise. J’ai donné mon accord tout de suite, bien sûr.

Est-il envisageable de voir Piett réapparaître dans un prochain épisode de Star Wars ?

Vous savez, avec Georges Lucas, tout est possible. Cela ne le gênerait pas de faire mourir un personnage à la fin d’une scène et de le relancer dans la suivante. Aucun acteur de la série ne peut savoir à quelle sauce il va être cuisiné lors du prochain épisode.

Vous vous imaginez reprendre le rôle de l’amiral Piett ?

Faut pas rêver, j’ai 65 ans. J’ai plutôt l’âge de jouer le rôle du père de l’amiral. Mais d’un épisode à l’autre, Georges Lucas crée de nouveaux personnages. Alors j’ai la vie devant moi.

(Remerciement à Arkham Comics de Paris)




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