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  Sommaire - Films -  G - L -  Lord of war
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"Lord of war" de Andrew Niccol

Réal. & scén. : Andrew Niccol
Avec Nicolas Cage, Jared Leto, Bridget Moynahan, Donald Sutherland.
Distribué par SND.
Sortie le 4 Janvier 2006.
122 mn. Note : 9/10.

Certains films n’ont besoin que d’une bonne raison pour susciter de l’intérêt. En l’occurrence, pour « Lord of war », il s’agit de son scénariste-metteur en scène, Andrew Niccol. Il suffit de savoir qu’on lui doit « Bienvenue à Gattaca », les scénariis de « The Truman Show » et du « Terminal » et après une seconde réalisation moins riche que la première avec l’intéressant « Simone », voici qu’arrive sa dernière œuvre, qui n’appartient plus du tout au Fantastique mais constitue cependant à ce jour ce que Niccol a fait de mieux depuis « Bienvenue à Gattaca ».
Yuri Orlov (Nicolas Cage, parfait, comme souvent...) cherchait un métier qui rapporte vite et beaucoup. Il devint à la suite d’un assassinat mafieux dont il fut témoin, trafiquant d’armes. Et très vite, Yuri s’impose comme le meilleur de son métier. Mais il ne faut surtout pas oublier certaines règles de prudence, il ne faut pas redevenir trop humain, si on ne veut pas que cela se retourne contre vous. Pour Yuri, des choix vont devoir se faire au cours de sa vie dont certains seront sans espoir de retour.
Il a eu du mal à le faire son film, Andrew Niccol, à trouver un producteur (qui du coup est français !), on comprend pourquoi. Pourtant, il y a une certaine naïveté parfois dans « Lord of war », mais qui ne supplante jamais la sincérité du propos. A savoir que Niccol enfonce quelques portes ouvertes mais il le fait bien, à savoir que c’est ainsi, que tout le monde le sait mais qu’on ne peut l’éviter. On y voit de la corruption, des massacres, de la bêtise, etc... Pourtant, il ne s’agit pas là d’un brûlot, mais bel et bien d’un film humaniste sur le pire fléau créé par l’homme. En parallèle, il s’agit aussi du portrait d’un homme au toucher d’or quand il s’agit de négocier ses affaires, de gérer son business, mais comme Midas, ce toucher est fatal quand cela se rapproche trop de sa vie privée, de ceux qu’il aime.
La vie de Yuri est remplie de succès financiers professionnels mais pour chaque victoire, un prix est à payer. Une forme de justice impitoyable pour celui qui passe au travers des mailles de la loi, et ce qui constitue sans nul doute la plus grande force de ce film qui ne cherche pas à polémiquer plus qu’il soit logique de faire, mais simplement de montrer les rouages d’un des métiers les plus vieux du monde (avec « l’autre »...), l’inhumanité de ceux qui s’érigent comme défenseurs de grands droits si souvent bafoués, au travers de la vie d’un homme bien seul, dont le métier est devenu sa seule raison de vivre même au prix du sacrifice de ceux qu‘il aime le plus. Là, le but est atteint, le message n’en est que plus puissant, et « Lord of war » de gagner sa bataille.

Stéphane THIELLEMENT

Un autre avis

Lorsque les Américains nous mettent le nez dans notre "popo", c’est très souvent pertinent. C’est d’ailleurs étonnant. Comment peut-on avoir un tel recul sur sa société et ne rien faire pour la changer (excepté des films qui vous rendront plus riche ou plus célèbre) ?
Quoi qu’il en soit, Lord of war est un film explosif qui allie choc de l’image avec force des mots. Le point est rapidement atteint et si le personnage interprété par Nicolas Cage a le bon goût ne pas trop se la jouer repentant, cela reste une grosse machine américaine qui tente de se blanchir avec des chiffres officiels sur des tueries. A chaque fois qu’il faut nous émouvoir, le metteur en scène exécute des enfants. Est-ce si symptomatique de notre insensibilité ?
Ne vous méprenez pas ! C’est un bon film d’action que nous vous conseillons. Il est bien interprété (Nicolas Cage est comme à son habitude grandissimement ridicule, Jared Leto cartonne dans son rôle de victime consentante, Ethan Hawke percute en flic intègre...) bien découpé. Le message passe bien et on peut espérer qu’il atteindra de nombreuses personnes. Mais quid des décideurs ? Quid de ceux qui pourraient faire quelque chose ?
On peut donc reprocher à ce docu-réalité de nous ouvrir les yeux sur notre propre exécution, de nous en culpabiliser et de nous faire payer en plus pour ça...
On peut aussi voir le film comme un divertissement hollywoodien et oublier ce qu’il contient à l’aide d’un Lexomil(c).
Camarade, choisis ton camps !

Valérie Revelut



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