6/10

Les Chiens de l’Hiver, c’est l’histoire d’un vivant et d’un fantôme du passé. D’un homme à la recherche de son enfance et de son meilleur ami, un petit garçon qui n’a pas eu le temps de vivre. Pour ce faire, Dale, écrivain raté, va retourner au village qui l’a vu grandir afin de renouer avec l’être de ses souvenirs. C’est alors que les chiens noirs vont apparaître et le suivre. Et le spectre d’un univers révolu tenter de l’emmener avec lui...

S’il faut arriver au deux tiers du récit pour que ce dernier démarre véritablement, force est de constater qu’en guise de chiens de l’hiver, c’est principalement la blancheur virginale de cette saison qui s’étale dans ce roman. Beaucoup d’idées, d’empreintes de pas sillonnent cette neige créatrice, mais peu sont capables de nous transporter à bon port. On s’ennuie donc pendant les premières centaines de pages, avant de sentir entre nos doigts le personnage principal se gonfler de chaleur, et fondre. Parce que ne tenant pas sur des bases assez solides. Entre folie et surnaturel, entre souvenirs du passé et présent dilué dans un rêve éméché, le héros perd de sa consistance et abandonne derrière lui le lecteur dans le blizzard. On nous narre ses amours, sans que cela ne serve à grand chose. On nous présente des fantômes qui donnent parfois l’impression d’être plus réels et intéressants que le personnage principal. Il y a bien un hiver, mais les chiens sont restés au chaud à la maison. Laissant les plaines nues de toute intrigue digne d’être poursuivie.

Grégory Covin

Les Chiens de l’Hiver (A Winter Haunting) - Dan Simmons - Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Guy Aradia - Le Livre de Poche - Octobre 2005 - 441 pages -7,50 euros